dimanche 21 juillet 2019

Cahors rend hommage à Jacqueline Bernheimet, une petite fille, gazée à Auschwitz


La Ville de Cahors rend hommage à Jacqueline Bernheim, une enfant de six ans arrêtée par la Gestapo et tuée à Auschwitz en 1944 : dévoilement d’une plaque rue du Portail-Alban par Jérôme Filippini préfet du Lot et Jean-Marc Vayssouze-Faure, le maire........Détails.........



Dimanche 21 juillet 2019, à 11 h 15, Jérôme Filippini, préfet du Lot et Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors, dévoileront une plaque en mémoire de Jacqueline Bernheim, 61, rue du Portail Alban à Cahors, à l’occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France. 
Apposée sur le mur de la maison où vécurent Jacqueline Bernheim et sa famille, en haut de la rue du Portail Alban, à gauche en descendant, cette plaque commémore un événement effroyable survenu, il y a 75 ans.
« J’ai grandi en gardant en mémoire le souvenir de cette petite fille, laquelle fut maintes fois évoquée dans ma famille : Jacqueline Bernheim, arrêtée à Cahors, déportée à Auschwitz, où elle meurt peu après son arrivée, gazée à l’âge de six ans » souligne celui qui sous couvert d’anonymat, nous livre cette histoire, peu connue jusqu’ici.

Le choix de Cahors pour la sécurité…

Quittant la Belgique au moment de la débâcle, lors de la seconde guerre mondiale, Jacqueline Bernheim est arrivée en France avec ses parents Olga et Paul Bernheim, sa grand-mère, son oncle Richard Kouperman et leur gouvernante Jeanne Tordeur, fervente catholique.
La famille Bernheim fuit l’envahisseur nazi, dont l’idéologie raciale menace la population juive d’extermination. Elle opte pour Cahors et la quiétude d’une petite ville de province. 
Peu après son arrivée, Paul Bernheim décroche un emploi à la MSA, dont les bureaux étaient installés à l’époque, rue du Portail Alban, juste en face du logement familial. 
Par prudence, le couple fait passer Jeanne Tordeur pour la maman de Jacqueline, paroissienne qui fréquente désormais la cathédrale Saint-Etienne. C’est elle qui conduit la petite Jacqueline à l’école chrétienne de la rue Wilson en se faisant toujours passer pour sa mère. 
Jacqueline s’éveille à la musique et prend des cours de piano et de violon. La famille se croit en sécurité. Tout semble aller pour le mieux, jusqu’au début de ce mois de mai 1944…

Dénoncés et déportés à Auschwitz

Suite à une dénonciation, la Gestapo arrête les membres de la famille Bernheim chez eux, avant de se rendre à l’école, pour y enlever Jacqueline au milieu de ses camarades. 
Deux jours après leur arrestation, avec ses parents et la grand-mère, d’abord détenus au siège de la Gestapo de Cahors, rue Émile Zola, Jacqueline Bernheim et les siens partiront en déportation (1).
Ils sont transférés à la prison de Toulouse où ils demeurent 4 ou 5 jours avant d’être conduits à Drancy. 
Le 20 mai, toute la famille est déportée à Auschwitz-Birkenau dans un wagon à bestiaux contenant 60 personnes. 
Ils y arrivent le 23 mai 1944. Aussitôt descendue du train, la famille est séparée par âges et Olga ne reverra jamais ses proches. 
Jacqueline et sa grand-mère sont conduites dans les chambres à gaz, tandis que les parents sont plongés dans l’enfer concentrationnaire.
Jacqueline Bernheim est gazée et brûlée à Auschwitz le 25 mai 1944 (2). Elle venait d’avoir six ans.
Lorsque la guerre se termine et les camps libérés, seule Olga Kouperman-Bernheim, la maman de Jacqueline, est encore en vie. Elle retrouve son pays natal la Belgique et y vivra jusqu’à sa mort en 1993. 
Issue d’une famille d’industriels, elle lègue la plus grande partie de sa fortune à des œuvres de bien-être social ainsi qu’à la recherche médicale. 
Un legs important échoit au Fonds de recherche pour la chirurgie cardiaque. Ainsi a été créé le « Prix Jacqueline Bernheim », en mémoire de cette petite « Cadurcienne », décédée en déportation.
L’une des deux filles de Richard Kouperman, Dany, devrait faire le déplacement depuis la Belgique pour assister au dévoilement de la plaque apposée sur le mur de la maison où vécut sa petite nièce, Jacqueline Bernheim.

Jacqueline adorait les « merveilles »…

« La petite Jacqueline adorait les merveilles, vous savez les fameux petits gâteaux du Quercy » termine notre confident, pour qui l’histoire de Jacqueline, reste à jamais gravée dans sa mémoire. 
Peut-être parce qu’au-delà du drame, elle nous invite à relativiser les aléas de la vie et à nous engager vers l’essentiel, de la vie et de l’amour !

PAR JEAN-CLAUDE BONNEMÈRE

NB : La Vie Quercynoise, remercie la personne qui dans l’anonymat, a fait part de ce témoignage historique.

(1) Seul l’oncle Richard Kouperman échappe à la rafle. Il est caché chez la famille Decremps, à Saint-Géry, laquelle s’est vu attribuer la plus haute distinction honorifique délivrée par l’État d’Israël à des civils : « Justes parmi les nations ».

(2) Elle fait partie de ce million et demi d’enfants juifs froidement et délibérément assassinés par les nazis pendant la seconde guerre mondiale, avec l’aide du Cadurcien Darquier de Pellepoix, du Montalbanais René Bousquet, des miliciens et autres collaborateurs français de la Gestapo.

Source Actu
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