mardi 18 juin 2019

Le stand-up, la nouvelle vie de Richard Orlinski


Depuis son coup d'essai à ­Tel-Aviv, Richard Orlinski a sillonné la France pour se confronter à un des arts les plus costauds qui soient : essayer de faire rire des salles pas forcément conquises d'avance.......Détails.........



Si un gorille parvient à soulever 800 kilos du haut de son 1,60 mètre, pourquoi pas lui? 
"J'aime les challenges et sortir de ma zone de confort. Ce qui me plaisait dans la décoration, c'était de tout casser pour tout réinterpréter à ma manière", confie l'ancien spécialiste des reconversions immobilières.
Sur un canevas élaboré par ­Laurent ­Baffie et avec les encouragements de Caroline Vigneaux, ancienne avocate reconvertie avec succès dans le stand-up, le novice a conçu un spectacle interactif nommé Tête de Kong, où l'histoire de l'art s'entremêle à la sienne. 
Dans cet inventaire railleur, l'autodidacte n'oublie pas d'égratigner le petit milieu parisien, qui continue à le "blacklister de ses grands raouts".
"En 2010, on me donnait déjà pour mort, indique-t-il. Je dérange car je prône une idée de l'art accessible et populaire." 
De fait, il vend ses œuvres dans près d'une centaine de galeries hors des circuits officiels et n'hésite pas à s'associer avec Disney pour proposer des sculptures Mickey à 49 euros. 
En 2014, il a été poursuivi pour parasitisme et concurrence déloyale par le réputé plasticien Xavier Veilhan, qui jugeait que ses animaux ressemblaient trop aux siens. 
Le procès a été gagné par Orlinski. On ne sait pas s'il en parlera sur la scène de l'Olympia.

Il invite ses spectateurs... à sculpter en pâte à modeler

Il a longtemps pensé que seuls le succès et la réussite sociale suscitaient un intérêt. 
Dans ses poèmes d'enfant fan de foot, le rêve exprimé était de conduire une Porsche à 18 ans. 
Aujourd'hui, les joueurs du PSG collectionnent ses grosses sculptures en résine, aluminium, marbre ou bronze. "Rien n'est impossible pour qui sait écouter sa voix intérieure. C'est le message de mon spectacle."
A un moment, il invite des spectateurs à réaliser une sculpture en pâte à modeler dans un décor de télé-réalité. 
"Tous les vecteurs me paraissent nobles pour accéder à l'art. Qui pouvait dire que le métier de cuisinier serait un jour glamour? C'est à des émissions comme Top Chef qu'on le doit."

Immobilier, sculpture, humour... L'artiste a eu plusieurs vies

Longtemps, ce petit-fils de ­Polonais s'est débattu avec l'idée d'un art autorisé. S'il a grandi à Neuilly, dit-il, c'est grâce à un échange d'appartements régis par la loi de 1948. 
"Je vivais dans les beaux quartiers mais je n'avais pas les mêmes cadeaux à Noël que mes camarades de classe." Fils d'une prof de yoga et d'un homme aux mille métiers, il était plutôt bon élève, jusqu'au divorce de ses parents alors qu'il avait 13 ans. 
"C'est devenu plus rock'n'roll. Turbulent? Oui, on peut le dire."
Viré du lycée, il a passé son bac B en candidat libre, décroché un Deug de gestion tout en courant les castings. Mais le mirage américain, le rêve de cinéma, s'est évanoui. 
A 19 ans, comme son père, il a enchaîné les petits boulots. Il en égrène la liste dans son spectacle.
Finalement, il réussira, mais pas là où il espérait. Un jour, après une décennie dans l'immobilier, il gare sa Ferrari (finalement préférée à la Porsche de l'enfance) sur le bas-côté. Les cours de poterie, les mains dans la glaise, le film de sa vie défile. 
Il embauche 200 personnes pour réaliser les objets qu'il a en tête, à commencer par un alligator rouge en résine. Dans son bestiaire infini, on trouve aussi un ours, une panthère, un dinosaure. 
Mais ça aurait pu tout aussi bien être un chat, pour celui qui compte autant de vies que de métiers.

"Tête de Kong", lundi 17 juin à l'Olympia

Source Le Journal du Dimanche
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