mercredi 12 juin 2019

En Israël, la fuite des cerveaux s'accélère


Les Israéliens les plus diplômés sont de plus en plus tentés de s'établir ailleurs et de voter avec leurs pieds. Un phénomène qui a de quoi alarmer les décideurs de l'Etat hébreu et qui a été mis en lumière dans un récent rapport : « Quitter la Terre promise - Un regard sur le défi de l'émigration pour Israël » , réalisé par l'institut de recherche Shoresh, affilié à l'Université de Tel-Aviv.......Détails........



Initié par l'économiste Dan Ben-David, il étudie la fuite des cerveaux israéliens, en particulier vers les Etats-Unis, considérée comme « l'une des conséquences premières des politiques nationales favorisant les intérêts sectoriels et personnels sur les intérêts nationaux ». 
L'étude, qui porte sur deux périodes - 1995-2005 et 2006-2016- ne quantifie pas cet exode en chiffres absolus, mais s'inquiète de son impact à moyen terme.
Les candidats aux départs viennent en effet puiser dans un réservoir très restreint - moins de 130.000 individus sur une population de 9 millions - composé d'ingénieurs, de scientifiques et autres entrepreneurs de la tech, qui génèrent l'essentiel des exportations israéliennes et de ses revenus fiscaux.

Conséquences catastrophiques

« L'étroitesse de ce groupe signifie que l'émigration d'une masse critique du total, même à raison de plusieurs dizaines de milliers de personnes, aurait des conséquences catastrophiques pour le pays entier ».
Plusieurs indicateurs alimentent ce scénario. 
D'une décennie à l'autre, la population de l'Etat hébreu s'est accrue d'un quart tandis que le nombre d'Israéliens qui ont acquis la citoyenneté américaine ou la carte verte a augmenté d'un tiers. 
Le nombre d'Israéliens titulaires d'un diplôme académique qui choisissent de s'expatrier excède largement celui de ceux rentrés aux pays, avec 1 retour pour 4,5 « émigrants académiques » en 2017. 
Les diplômés des sciences exactes et d'ingénierie des universités les plus réputées affichent les plus forts taux d'émigration.

Des handicaps économiques

Pourquoi cette fuite des cerveaux a-t-elle tendance à s'intensifier ? L'Etat hébreu pâtit d'une faible productivité du travail, les salaires y sont moins attractifs par rapport à d'autres pays développés, tandis que les prix à la consommation y sont 28 % supérieurs à ceux des Etats-Unis et 66 % plus élevés que la moyenne de l'OCDE.

A soixante-dix ans, Israël affiche une économie à deux vitesses

« Invariablement, ce sont les plus instruits et ceux qui ont le choix qui partent », pointe Dan Ben-David. 
Le phénomène n'est pas propre à Israël. Mais son incidence est sans doute plus forte que partout ailleurs.

Nathalie Hamou

Source Les Echos
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