lundi 10 juin 2019

Élie Kakou, délicat délicieux


« On fait rire la famille. Qu’est-ce que je vais aller gâcher leur bonheur en révélant que j’ai un cancer des poumons ? » Question pour un secret. Cette réflexion, c’est l’humoriste Élie Kakou qui l’a faite devant sa sœur Brigitte, au courant. Dans la famille, ils sont nombreux. Il a six frères et sœurs. Il voulait ménager sa mère cardiaque. Il pensait guérir. La maladie a hélas pris le dessus il y a vingt ans, le 10 juin 1999. Élie Kakou avait 39 ans (il est né e 12 janvier 1960) et était un célèbre comique........Portrait.........



Deux années auparavant, il avait négocié un virage dans sa carrière en quittant la scène pour jouer au cinéma, notamment dans le premier épisode de "La Vérité si je mens !" de Thomas Gilou (sorti le 2 mai 1997).
D’une famille "juive tunisienne française" et aussi algérienne, Alain Kakou (selon son état-civil) a fait son service militaire en Israël. Il a fait des études de prothésiste dentaire tout en faisant de l’animation dans un cabaret marseillais et au Club Med.
Sa notoriété a démarré en 1992 au Théâtre du Point-Virgule, à Paris. Les premières représentations ont séduit un public curieux et rapidement conquis, si bien que le bouche à oreille a fait beaucoup pour faire salle comble pendant huit mois ! 
Élie Kakou s’est épanoui dans les one-man-shows. Après le Théâtre Déjazet, ce fut la consécration en 1994 avec l’Olympia. Kakou est entré en plein paysage audiovisuel français (le fameux PAF), envahissant les émissions télévisées de son humour et de sa tendresse.
Le succès a encore grimpé d’un étage avec le Zénith à Paris en 1995. À ce moment-là, les sketchs sont devenus de véritables spectacles chorégraphiques. Il fut même nommé pour les Victoires de la Musique comme meilleur humoriste en février 1995. 
Ses spectacles furent aussi représentés au Cirque d’Hiver à Paris en 1997, dernière série du genre, avec un grand hommage aux métiers du cirque.
Élie Kakou avait une voix très aiguë qui lui permettait de jouer facilement un personnage féminin. 
Le plus connu est la fameuse Madame Sarfati, mère de douze enfants, qui cherchent à marier sa petite dernière, Fortunée, qui a déjà 35 ans. Il y a aussi l’attachée de presse, la fée (et la reine), etc. 
Comme fourmi noire, il a imité Barbara, Édith Piaf, Zizi Jeanmaire, etc. Sa calvitie précoce pouvait lui donner la figure d’un savant fou. Longiligne, il pouvait facilement se métamorphoser.
Se déguisant en femme, en père la-rigueur, en fourmi, etc., Élie Kakou avait un humour que je dirais de gentil, sans mauvaise connotation. 
Il ne s’aventurait pas dans des révoltes philosophiques ou politiques, il esquissait, caricaturait la surface de la société, avec ses travers. 
Contrairement à Pierre Desproges, probablement plus féroce avec ses emballages acidulés, Élie Kakou ne se serait pas permis de se moquer de son crabe.
Le personnage qui me fait personnellement le plus rire est celui du professeur psychorigide, probablement aussi prêtre puisqu’il semble porter une sorte de soutane d’internat. 
Il est même intéressant de voir le sketch en 1993 et le même en 1997 : en 1993, le public le découvrait simplement, tandis qu’en 1997, on comprend que le public le connaissait déjà avant de venir. En quatre ans, le sketch était devenu un classique du genre.

Source AgoraVox

Vous nous aimez, prouvez-le....


Suivez-nous sur FaceBook ici:
Suivez nous sur Facebook... 
Sommaire
 Vous avez un business ?