mercredi 13 février 2019

Seconde Guerre Mondiale: La conférence de la honte à Evian en 1938


La Conférence de la honte : Évian, juillet 1938 est le titre d’un récit de Raphaël Delpard, paru en mai 2015, qui dévoile par le menu un sombre épisode de géopolitique, triste préambule au second conflit mondial.......Détails.........



Fidèle à ses discours et ses engagements, Hitler, en 1933, à peine installé dans le fauteuil de chancelier, balaie la démocratie en liquidant la République de Weimar. 
Et avec elle les francs-maçons, les sociodémocrates, les partis de gauche, les syndicats. En matière de géopolitique, l’Allemagne ne s’encombre guère non plus de principes et reprend la Rhénanie, La Sarre occupée par la France, annexe l’Autriche et s’empare des Sudètes.
Étrangement, les gouvernements européens et américains affichent ensemble le même silence. 
En 1935, les premières lois raciales qui visent la communauté juive apparaissent, pourtant une population ancrée de longue date en Allemagne, exclue désormais de l’administration, du barreau, de la médecine et de la vie économique. 
Sans que la SDN, ancêtre de l’ONU, les principaux gouvernements occidentaux, États-Unis, Grande-Bretagne, France entre autres, ainsi que la Pologne, ne réagissent fermement une fois encore. 
Le Président Franklin D. Roosevelt dira : « Certes les autorités allemandes traitent les juifs d’une manière scandaleuse, mais cela n’est pas du ressort du gouvernement des États-Unis ». 
La Suisse, frileuse voisine, imposera même aux juifs de la Confédération, une carte d’identité portant l’infamante lettre « J », à l’image de ce que fait déjà l’Allemagne et que fera la France.
Sous la pression des associations juives, effrayées par le nombre impressionnant de juifs boutés hors des frontières, Franklin D. Roosevelt se résout à convoquer une réunion internationale théoriquement destinée à répartir l’accueil des juifs chassés des terres germanophones. 
Elle se tiendra à Évian, en juillet 1938, sous l’autorité de la SDN et de son secrétaire général, le Français Joseph Avenol, haut fonctionnaire sans relief, peu sensible au sort des juifs. 
33 pays se réuniront pour décider des quotas de réfugiés que chacun d’eux acceptera sur son sol. 
Le sort de 650 000 individus est en jeu.
Les associations juives, mais aussi catholiques et protestantes, seront, pour la forme, invitées à s’exprimer dans les commissions, quelques minutes seulement pour chacune d’entre elles. 
Le mot « juif » ne devra jamais être prononcé, ordre du secrétaire général ! 
Les représentants des pays invités recevront la consigne de leurs gouvernements respectifs d’insister sur leurs faibles capacités d’accueil et les risques de déséquilibre démographique et désordre politique induits par l’arrivée de ces migrants. 
Comble de l’isolationnisme, l’Uruguay ira jusqu’à interdire l’entrée de leur territoire aux « immigrants atteints de défauts physiques, mentaux et moraux qui peuvent porter préjudice à la société ».
À ce compte, la Conférence fut totalement infructueuse, sauf pour certaines délégations venues indignement se distraire sur les rives du Lac Léman. À Berlin, on exulte : « Juifs à vendre, même à bas prix, personne n’en veut ! » titra la presse d’outre-Rhin. Quant aux États-Unis, historiquement terre d’accueil, ils trahissaient là leurs propres principes. 
« Un geste du Président Roosevelt et les frontières des pays se seraient ouvertes et ceux qui auraient pu y entrer et quitter l’enfer allemand auraient eu la vie sauve » (Raphaël Delpard). Le Vice-Président américain Walter Mondale commenta ainsi cet épisode à Genève le 21 juillet 1979 :
L’engrenage des abandons et des lâchetés trouvera son apogée le 30 septembre 1938 avec les accords de Munich, conclut l’auteur de ce récit aussi édifiant que terrifiant.

La conférence de la honte : Évian 1938 par Raphaël Delpard
Éditions Michalon
256 pages 19 €

Source Unidivers
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