mardi 12 février 2019

Les actes antisémites en hausse de 74% en France en 2018


«L'antisémitisme se répand comme un poison». Christophe Castaner a vivement dénoncé lundi soir la «hausse de 74%» des actes antisémites en France, en 2018. Ces actes sont passés de 311 en 2017 à 541 l'an passé, a précisé le ministère de l'Intérieur........Détails.........



Le locataire de l'hôtel de Beauvau s'est rendu à Saint-Geneviève-des-Bois, au sud de Paris, où un arbre planté en mémoire d'Ilan Halimi, jeune Juif tué en 2006, a été vandalisé. 
Qualifiant cet acte «d'attaque contre l'espérance», il a affirmé que le gouvernement ne laisserait «rien passer». «En attaquant un culte, en attaquant la mémoire d'Ilan Halimi, c'est la République qu'on attaque», a affirmé le ministre très ému, qui a également évoqué les «attaques dont ont fait l'objet les églises catholiques». 
«Face aux vents mauvais de l'antisémitisme, la République fera bloc. C'est son honneur, c'est son devoir», a tweeté de son côté le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez.
L'arbre planté à la mémoire d'Ilan Halimi, et portant sa photo, a été scié à la base. Deux agents municipaux, venus préparer le site pour une cérémonie annuelle mercredi, ont «découvert deux jeunes arbres, l'un entièrement coupé, l'autre en partie scié», avait expliqué plutôt dans la journée la municipalité, qui a porté plainte. 
Le premier arbre avait été planté en 2006, l'année de la mort du jeune homme, séquestré et torturé dans la banlieue parisienne, le deuxième pour le dixième anniversaire de sa mort.
Cet acte de vandalisme s'ajoute à la découverte lundi de plusieurs inscriptions antisémites datant du week-end sur plusieurs sites parisiens. 
Croix gammées, insultes antisémites, tags en allemand et en lettres jaunes: ces tags ont indigné l'exécutif et des élus, qui ont saisi la justice. 
Le procureur de Paris, Rémy Heitz, et la préfecture de police de la capitale ont été saisis, a déclaré sur Twitter Frédéric Potier, le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), en postant une photo d'une porte de garage sur laquelle on peut lire «Macron Jews'Bitch».
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé le dépôt d'une plainte, en réaction aux croix gammmées taguées sur le visage de Simone Veil dans le XIIIe arrondissement de Paris. D'autres signalements ont été réalisés par les mairies des quartiers visés par des tags antisémites, notamment dans le XIIIe donc et mais aussi dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
«Glaçant», «terrible», «immonde», «pitoyable»: les réactions sont toutes plus indignées les unes que les autres à la découverte de ces actes, certains rappelant le «devoir de mémoire». 
«Tags antisémites jusqu'à la nausée en plein Paris ce week-end. Quand la haine des Juifs se recoupe avec la haine de la démocratie, le vocabulaire de la fachosphere se retrouve sur les murs!», a déploré le préfet Frédéric Potier. Il a également relayé la photo d'un mur du XVIIIe arrondissement de Paris sur lequel on peut lire l'inscription «truie juive», découverte lundi matin. 
La mairie a immédiatement signalé le tag, qui a été effacé dans la journée, selon Gilles Ménède, adjoint en charge de la propreté, des voiries, et des déplacements dans le XVIIIe arrondissement.
Lundi matin, un tag antisémite visant Emmanuel Macron a été découvert sur une façade du siège du journal Le Monde, dans le XIIIe arrondissement. «Micron Rothschild parce qu'il se vend bien. 
La putain de la youtrerie universelle», est-il écrit sur le bâtiment du quotidien. Le journal a indiqué à l'AFP qu'il allait porter plainte.
«Jamais nous ne céderons face à l'antisémitisme, face à ceux qui, par leur haine et leur ignorance, salissent la République», a réagi le ministre de la Culture Franck Riester sur Twitter.
Dans le XIIIe arrondissement, des croix gammées ont donc été taguées sur deux portraits de Simone Veil dessinés par l'artiste Christian Guémy, alias C215, sur des boîtes aux lettres fixées sur la façade de la mairie. 
Anne Hidalgo, maire de Paris, a qualifié cet acte de vandalisme de «lâche et abject». 
Les portraits avaient été réalisés lors de la panthéonisation de l'ancienne ministre française et rescapée de la Shoah. L'édile socialiste du XIIIe arrondissement Jérôme Coumet, a invité «chacun d'entre nous» à réagir «face à la bête immonde» 
Le ministre de l'Intérieur a aussi réagi: il s'est dit solidaire de «l'indignation» et de la «colère» de l'artiste avec qui il s'est entretenu.
Dans son tweet, Anne Hidalgo fait référence à «la dégradation d'un commerce Bagelstein ce week-end». 
En effet, la vitrine de ce restaurant de sandwiches, situé sur l'île Saint-Louis dans le centre, a été taguée du mot «juden» («juifs» en allemand, ndlr) en jaune, reprenant le code couleur de l'étoile dont le port était imposé aux juifs pendant l'Occupation allemande. 
Après le dépôt d'une plainte, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour dégradations volontaires aggravées et provocation à la haine raciale, confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a indiqué dimanche une source judiciaire.
«Il a probablement été fait dans la nuit de vendredi à samedi», a expliqué Gilles Abecassis, cofondateur de la chaine de restauration. 
«Je ne pense pas que ce soit des gilets jaunes», qui aient réalisé ce tag, estime-t-il. 
«La manifestation n'est absolument pas passée dans notre quartier» a déclaré à l'AFP le responsable du restaurant de Saint-Louis, qui précise que d'autres de ses vitrines ont été déjà visées par des graffitis similaires. 
L'indignation a touché au-delà des cercles politiques: le dessinateur Joan Sfarr a longuement réagi dans un texte publié sur Facebook, sur la recrudescence des actes antisémites ces derniers mois.
La ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a elle aussi réagi et condamné l'intégralité des actes de vandalisme signalés. Elle a appelé à «ne pas se résigner».
C'est dans ce contexte qu'a été annoncée, lundi soir, l'exclusion - pour un an dont deux mois ferme -d'un étudiant en médecine de l'université Paris-13, après la plainte d'une élève l'accusant de propos antisémites à son égard. 
Sept autres étudiants et étudiantes, également mis en cause par cette élève, ont eux été «relaxés».







Source Le Figaro
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