jeudi 14 février 2019

Le gourou complotiste américain Lyndon LaRouche est mort....


Celui que le magazine de gauche américain Mother Jones décrivait encore récemment comme « le leader d’un groupe politico-sectaire fasciste » obsédé par la vision d’un monde dans lequel tous les événements seraient secrètement orchestrés par une oligarchie britannique « sioniste » passait auprès de ses partisans pour un prophète et un visionnaire........Détails........



Cet ancien militant trotskiste qui commença sa carrière sous le pseudonyme de « Lyn Marcus » a occupé une place aussi centrale dans la contre-culture conspirationniste contemporaine que marginale sur la scène politique conventionnelle. 
Mégalomane aux thèses excentriques que l’on peut difficilement classer ailleurs qu’à l’extrême droite du spectre politique, LaRouche était aussi, selon les journalistes qui avaient enquêté à son sujet, un agent d’influence dont l’essentiel de l’activité fut de distiller auprès du public américain d’innombrables théories du complot.
Citons-en quelques-unes : 
-l’accession de Hitler au pouvoir en Allemagne aurait été planifiée par le Royaume-Uni 
-les Beatles seraient une émanation des services de propagande britanniques
-le contenu des Protocoles des Sages de Sion – le célèbre faux antisémite fabriqué par un agent de la police secrète tsariste – serait authentique
-la reine d’Angleterre Elisabeth II contrôlerait le trafic de drogue international
-Henry Kissinger aurait été un agent soviétique
-le père de Barack Obama aurait été un agent des services secrets britanniques
-l’affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras aurait été une mise en scène judéo-soviétique impliquant les époux Klarsfeld, etc.
Au travers de son réseau d’organisations à mi-chemin entre le parti politique et la secte (citons : le U.S. Labor Party, le National Democratic Policy Committee, le Worldwide LaRouche Youth Movement, l’International Caucus of Labor Committees…) et dont la branche française n’est autre que le parti Solidarité & Progrès de Jacques Cheminade, LaRouche a initié, il y a une quarantaine d’années, une stratégie d’entrisme au sein du Parti démocrate. En dépit de ses positions d’extrême droite, de ses liens avec la Russie – avec les services soviétiques dans les années 1970 et 1980, plus récemment avec le proche conseiller de Vladimir Poutine, 
Sergey Glazyev, autre auteur complotiste à ses heures – et de ses accointances avec des personnages tels que le leader de la Nation of Islam Louis Farrakhan.

Dans les années 1980, LaRouche fustige la Commission Trilatérale, dénonce la « Kosher Nostra » (ou « Casher Nostra », jeu de mots antisémite formé à partir de Cosa Nostra, la mafia sicilienne) et orne ses tracts anti-drogue d’étoiles de David. 
En pleine épidémie de sida, il va jusqu’à proposer de parquer les séropositifs afin de les isoler du reste de la population. Mais sa cible favorite demeure ce qu’il appelle « l’Empire britannique », qu’il rend responsable de tous les maux du monde.
La spécificité du complotisme larouchiste tient en effet dans sa dimension démonologique : la diabolisation de l’adversaire politique y est permanente, d’où ces affiches présentant Barack Obama sous les traits d’Adolf Hitler ou la qualification de certains conseillers de George W. Bush d’« enfants de Satan ».
En 1974, le New York Times publie une enquête rapportant que l’organisation de Lyndon LaRouche s’est rendue responsable de dérives sectaires, avec des faits de séquestration et de soumission à des traitements inhumains et dégradants.
Condamné à la fin des années 1980 pour fraude postale et tentative de fraude fiscale, LaRouche passera cinq années derrière les barreaux, de 1989 à 1994. Il fondera par la suite le Lyndon LaRouche Political Action Committee (ou LaRouchePAC), la vitrine officielle de son organisation.
La revue éditée par le mouvement larouchiste depuis les années 1970, l’Executive Intelligence Review (EIR), est l’un des premiers supports où apparaît la théorie du complot autour du milliardaire américain George Soros, dont la carrière aurait – selon les larouchistes – été lancée par… les Rothschild.
Son épouse, Helga Zepp-LaRouche, dirige la branche allemande du mouvement, le BüSo (ou « Mouvement des droits civils et Solidarité ») ainsi que l’Institut Schiller. 
Elle a participé, aux côtés de Jacques Cheminade notamment – mais aussi de Dieudonné ou de Michel Collon –, à la conférence Axis for Peace organisée par le théoricien du complot Thierry Meyssan à Bruxelles en novembre 2005.
D’anciens membres du mouvement larouchiste sont par ailleurs devenus des auteurs conspirationnistes influents, sans rien véritablement renier des thèses qu’ils défendaient à l’époque de leur allégeance à Lyndon LaRouche.
C’est le cas de Webster G. Tarpley ou de F. William Engdahl.
Lyndon LaRouche s’était aussi distingué par des propos marqués au coin du négationnisme, réduisant le nombre de victimes juives de la Shoah à un million et demi, là où le consensus historique avance un chiffre compris entre 5 et 6 millions de victimes.
S’agissant des attentats du 11 septembre 2001, LaRouche expliquait qu’ils avaient en fait été déclenchés avec la complicité de l’« Empire britannique » et de l’Arabie saoudite tout en désignant le vice-président américain Dick Cheney comme « le personnage principal de l’opération » et comme « l’homme dont tout le monde a peur à cause du 11-Septembre ».
L’organisation larouchiste compte de nombreuses ramifications en Amérique du Nord et en Europe. 
Il dispose aussi d’un mouvement de jeunesse. Ses activistes, dont le dogmatisme est proverbial, ont pour habitude de dresser des stands dans les rues, sur les trottoirs ou à la sortie de bouches de métro, pour engager la conversation avec les passants et distribuer tracts et brochures fustigeant telle ou telle personnalité politique ou appelant, de manière beaucoup moins clivante, à une « séparation bancaire » isolant activités d’affaires et activités de dépôt, mesure-phare des larouchistes.
Depuis l’élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, le mouvement larouchiste a pris fait et cause pour le nouveau président américain, dénonçant, dans l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence de la Russie dans le scrutin présidentiel de 2016, une tentative de coup d’Etat.
La disparition de Lyndon LaRouche a été annoncée sur la page Facebook de Ron Wieczorek, candidat larouchiste au Congrès ainsi que sur Twitter par le journaliste indépendant Caleb T. Maupin et par les activistes larouchistes Mike Billington et Pat Ruckert. 
Elle a été confirmée par Marsha Mallouk, une proche collaboratrice de LaRouche. Mercredi matin, Jeffrey St. Clair, directeur de la publication du site alternatif américain CounterPunch, rendait hommage sur sa page Facebook au conspirationniste américain, de même que le site de l’association des larouchistes italiens (la publication a ensuite été supprimée, sans explication). La mort de LaRouche a été confirmée officiellement mercredi 13 février au soir (heure française) par le site officiel de son organisation.

Source Conspiracy Watch
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