lundi 11 février 2019

La crise sans fin de la gauche israélienne....


Où est la gauche alors que tant reste à faire? Celle qui veut renverser le pouvoir actuel, celle qui veut une révolution sociale, celle qui veut la paix avec ses voisins, reste inaudible.......Analyse.........



Elle manque désespérément d’un leader au-dessus de luttes intestines qui égratignent encore un peu l’image d’un parti en crise, et s’absout d’une nécessaire clarification de son offre, d’une modernisation de son identité, face à des partis centristes qui piochent allègrement dans les valeurs dont elle se pensait naïvement la seule représentante. 
Des partis "ni de droite ni de gauche" qui puisent généreusement dans son vivier d’électeurs traditionnels déçus.Si la crise de la gauche ne finit pas, c’est parce qu’elle est idéologique, structurelle et politique.
L’historique et fondateur parti travailliste voit son influence politique et le nombre de ses députés reculer à chaque élection et se perd dans des guerres internes qu’il n’a ni le le luxe de s’offrir ni les épaules pour supporter.
Il y a eu Amir Peretz qui a promis de venger la trahison et le départ d’Ehoud Barak, il a eu Shelly Yachimovitch qui a mis les revendications sociales avant tout, il y a eu Bouji Hertzog qui a fait le pari de l’union avec Tzipi Livni pour tenter de redevenir le porte-drapeau du camp de la paix, et il y a aujourd’hui Avi Gabbay qui vide les cales du navire pour tenter de redresser la barre.
Il y a avant tout des hommes et des femmes qui veulent renverser le pouvoir par la virulence de leurs critiques mais sans s’assurer d’avoir une offre convaincante en contrepartie, des chefs de clans qui détricotent avec application l’action de leur prédécesseur au lieu de chercher les raisons du désamour profond de leurs militants.
Non, tous contre Bibi n’est pas une identité, ni une cause suffisante de ralliement.
Oui, il y a des raisons pour la distance prise avec le camp de la paix un temps porteur de tant d’espoirs dans le pays.
Itzhak Rabin et Ehoud Barak ont beaucoup offert aux Palestiniens et pris de vrais risques politiques pour conclure un accord de paix. 
Mais l’échec d’Oslo doit interroger la gauche sur ses erreurs. Les Israéliens voulaient la paix pour la sécurité, les Palestiniens voulaient la paix pour venger l’humiliation de la défaite. 
Et leurs ambitions ne se sont pas rencontrées parce que derrière le pacifique vocable employé les vrais intérêts des deux populations ennemies n’ont pas été affichés. La paix était un moyen elle est devenue un objectif, qui du coup n’a pas été atteint.
Le parti travailliste n’a d’ailleurs pas toujours porté cette étiquette de camp de la paix. Avant 1967, droite et gauche s’affrontaient sur des questions économiques et sociales, sur un mode de gouvernance, et les implantions était l’incarnation transpartisane du projet sioniste. 
Ce n’est qu’après la guerre des Six jours, sa survie assurée par l’étendue des territoires conquis, qu’est apparu le concept de paix contre terre. Un concept d’ailleurs appliqué par la droite pour la paix avec l’Egypte.
Impossible d’ailleurs pour la gauche d’en revendiquer l’absolue propriété intellectuelle dans le cadre du conflit israélo-palestinien alors que c’est Ariel Sharon qui a rendu Gaza et "Bibi" qui a rendu Hébron, par idéologie pour l’un et sous la pression des Etats-Unis pour l’autre.
Aujourd’hui les concessions territoriales inspirent beaucoup de méfiance aux Israéliens. 
Et la globale embellie économique et l'accalmie sécuritaire font chuter l’obtention d’un accord de paix avec les Palestiniens dans l’échelle des priorités des Israéliens.
Si elle veut à nouveau représenter une alternative au pouvoir en place la gauche doit réactualiser son offre, se rapprocher de son public et au-delà pour à nouveau pouvoir prétendre représenter le peuple.
La principales préoccupation des Israéliens, n’est pas différente de celle de tous les individus, c’est la sécurité. 
Oui la majorité des Israéliens veulent la paix, si elle renforce leur sentiment de sécurité.Tant que cette démarche aura l’air d’une prise de risque pour la défense d’une idéologie, elle suscitera un sentiment de recul d’ailleurs plus humain que politique.
Si la droite depuis 10 ans s’impose sans partage, ce n’est pas seulement parce que Bibi s’efforce de convaincre qu’il n’y a pas d’alternative avec la même force de conviction qu’il explique qu’il n’y a pas d’interlocuteur palestinien. C’est parce que l’ensemble du camp de la droite met la sécurité devant tout le reste.
Sa définition de la sécurité passe par la préservation des terres conquises en 67, par le blocus du Hamas, par le refus d’un Etat palestinien et peut être sans aucun doute être discutée.
Mais si la gauche laisse à la droite le monopole de la sécurité alors elle ne pourra pas reprendre le dessus. Si au contraire elle élabore sur cette base, plus psychologique que politique (cf pyramide de Maslow), une nouvelle offre, alors elle regagnera l’oreille de ses électeurs.
Sans cela, le parti travailliste et la gauche dans son ensemble resteront des partis sectoriels, représentant une fraction de la population là où un parti prétendant à la gouvernance du pays doit défendre les intérêts d’une majorité de la population.
La politique de demain n’est pas dans l’ultra concentration des pouvoirs, piège où s’est enfermé l’actuel chef du gouvernement, elle n’est pas non plus dans un combat d'égos politiques contre un seul homme, choisi et élu par une large partie de la population, piège où s’est enfermée l’opposition. 
Elle est au contraire dans le réveil des initiatives civiles, à l’écoute du peuple.
La politique de demain, et la survie de la démocratie, c’est la reconnexion avec une population qui ne se retrouve plus dans les combats de coqs et les propositions des machines politiques vieillissantes.

Source I24News
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