mercredi 30 janvier 2019

Rudy Barbier (Israel Cycling Academy) : « J'avais besoin de me reconstruire ailleurs »


Parti d'AG2R cet hiver pour rejoindre Israel Cycling Academy, Rudy Barbier (26 ans) revient sur les raisons qui l'ont poussé à prendre « un nouveau départ » dans sa carrière, et raconte sa préparation hivernale à Jérusalem, entre deux cours d'anglais.......Détails........



Sa sixième place dimanche à San Juan est passée quasi-inaperçue. Ce jour-là, pourtant, à l'occasion de son premier jour de course en 2019 et pour sa première apparition sous ses nouvelles couleurs, Rudy Barbier a devancé Mark Cavendish (8e) et Peter Sagan (9e) sur un sprint massif. 
« Ça me rassure par rapport à mon nouveau train, mais aussi et surtout par rapport à moi-même, souligne le coureur français. Je savais que j'avais bien bossé, mais la première course, il y a toujours un point d'interrogation. Juste avant de venir ici en Argentine, je faisais du cyclo-cross dans quinze centimètres de poudreuse, donc le choc était violent (rires). Mais je le vis bien. »

« Pourquoi avoir choisi de quitter AG2R-La Mondiale pour une équipe de deuxième division ?
En termes de vélo, « Israel » n'a rien à envier aux grosses équipes. Elle a un vrai challenge : monter en World Tour dès l'année prochaine. 
Il leur fallait des hommes rapides pour glaner des points et moi, je cherchais justement à avoir des responsabilités. 
Chez AG2R-La Mondiale, c'était délicat : demander des responsabilités quand tu n'es pas le meilleur coureur, c'est difficile à justifier... je ne dis pas que je suis le meilleur coureur ici, mais il y avait tellement de champions chez AG2R que c'était impossible de se faire une place. 
J'avais besoin de me reconstruire ailleurs. C'est un nouveau départ pour moi.

Avez-vous des regrets concernant votre passage chez AG2R ?
Non, aucun. Vincent (Lavenu, le manager) m'a mis dans les meilleures dispositions possibles pour progresser. Il m'a fait découvrir le niveau World Tour, il m'a aidé à me remettre en question sur certaines phases de mon métier. Je ne retiens que du positif de ce passage.

Comment s'est passée votre préparation cet hiver en Israël ?
On est d'abord parti à Calpe (Espagne) une dizaine de jours, puis on a passé une semaine à Tel-Aviv puis à Jérusalem. 
C'était magnifique. Les paysages, les gens... c'est la première fois que j'allais en Israël. 
C'est bien, ça enlève pas mal de préjugés qu'on peut avoir de ce pays, nous Européens et surtout Français
Culturellement, c'était génial. J'ai eu la chance de participer au jour du Shabbat, c'était une belle découverte. Je suis venu dans cette équipe pour ça aussi, vivre de nouvelles choses, changer d'air. 
En plus, sportivement, on a super bien bossé avec des sorties de six, sept heures. C'était vraiment une belle préparation.

L'intégration n'a-t-elle pas été trop difficile ?
Je ne parlais pas du tout anglais en arrivant... J'ai donc dû prendre des cours particuliers cet hiver. 
Ça faisait aussi partie du challenge. Pour l'instant, ça se passe bien. Les gars sont tolérants (sourire). Ils m'accompagnent et vont assister à ma progression linguistique au fil du temps. Parfois on en rigole, car je suis un peu livré à moi-même. 
Mais franchement, je suis fier de moi : je n'ai déjà aucun problème pour communiquer en course. J'ai appris les fondamentaux du lexique cycliste. Il y a des moments où je me mélange un peu les pinceaux, mais ce n'est déjà plus qu'une question de peaufinage.

Israel Cycling Academy participera à plusieurs courses World Tour cette saison, allez-vous en faire partie ?
On a déjà la certitude de faire le Giro, c'est cool : ça sera un objectif important de l'équipe en 2019. 
Je ferai toutes les classiques (Milan-San Remo et la Flèche Wallonne notamment), et j'ai déjà postulé pour faire le Tour d'Italie, qui serait mon premier Grand Tour. 
Donner des garanties dès ce début de saison est donc important. Il faut que je leur montre que je suis motivé, qu'ils peuvent me faire confiance. Du coup, j'aimerais bien repartir d'Argentine avec un podium (il est 61e au général à 3'29'' de la première place de Julian Alaphilippe). 
J'ai la chance d'avoir une équipe déjà très soudée et volontaire. Le meilleur reste à venir. » 

Gaétan Scherrer, à San Juan

Source L'Equipe
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