mercredi 16 janvier 2019

Extrême droite, complotisme, Dieudonné… L'étonnant profil des avocats de Mehdi Nemmouche


Provocateurs et controversés, les avocats de Mehdi Nemmouche (ci-dessus) ont pris la parole pour la première fois, mardi, lors du procès de la tuerie du Musée juif de Bruxelles. Ils ont évoqué un complot israélien pour défendre leur client........Détails..........



Au troisième jour du procès aux assises de Mehdi Nemmouche, jugé pour la tuerie du Musée juif de Bruxelles en 2014, la défense s'est exprimée pour la première fois mardi. 
L'avocat Henri Laquay a demandé l'"acquittement" pour son client, assurant que le djihadiste français "n'était pas le tueur", qu'il n'avait pas "appuyé sur la détente" le 24 mai 2014. 
Cette fusillade, qui a coûté la vie à quatre personnes, est la première attaque perpétrée par l'Etat islamique en Europe.
Mehdi Nemmouche est "serein", assurait son autre avocat, Sébastien Courtoy, la semaine dernière. "Il est innocent et il sait qu'on va le démontrer." 
Du côté des parties civiles, on redoute que les conseils du djihadiste profitent du procès pour minimiser l'aspect antisémite des assassinats du Musée juif. 
Le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) craignait même que les avocats de Nemmouche ne tiennent "un discours de type complotiste" durant les audiences.

Une "quenelle" avec Dieudonné

Des inquiétudes qui s'expliquent par le profil des conseils du djihadiste français, qui ont déjà évoqué l'hypothèse de la responsabilité d'agents israéliens dans l'attentat, lors d'une audience préliminaire. 
Les avocats de Mehdi Nemmouche, Sébastien Courtoy et Henri Laquay, sont très décriés depuis plusieurs années pour leur engagement politique notamment. 
En 2012, ils ont tous les deux été photographiés avec Dieudonné en train de faire une "quenelle", un geste antisémite décrit comme "une sorte de bras d'honneur humoristique, pacifique, détendu, anti-système" par Henri Laquay.
Les deux avocats belges ont d'ailleurs reçu en 2012 une "quenelle d'or" - catégorie "juridique et politique" - décernée par le polémiste lui-même, qui avait salué à l'époque "deux avocats qui ont mis leur carrière en risque" en "[s'engageant] auprès de Dieudonné". 
Cette année-là, ils seront suspendus deux mois avec sursis par le conseil de discipline de l’ordre des avocats de Bruxelles. Une affaire qui n'a pas nui à leur carrière, bien au contraire.

Des liens avec l'extrême droite

L'agence Belga News rappelle qu'Henri Laquay a été l'attaché parlementaire d'un élu du Front national local et qu'il a figuré sur une liste du parti aux élections législatives fédérales de 1999. 
Son nom figure également sur la liste des membres du Comité de soutien à Jean-Marie Le Pen pour la présidentielle française de 2007. Il a aussi fondé avec le trésorier du Rassemblement national, Wallerand de Saint-Just, l'association Jus et Patria, rassemblant des juristes nationalistes.
Son confrère Sébastien Courtoy est lui aussi controversé. Il a notamment défendu l'ancien député belge Laurent Louis, accusé à plusieurs reprises d'antisémitisme et de négationnisme. 
Il était également l'avocat du Centre islamique belge, qui avait été condamné en appel en 2009 pour avoir comparé dans un montage vidéo le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévi à Adolf Hitler. 
Trois ans plus tôt en première instance, la teneur de ses conclusions écrites - il comparait la loi contre le négationnisme à une "loi fasciste et totalitaire" - avait provoqué l'interruption de l'audience. Il avait dû retirer certains propos jugés "excessifs".

Un "Don Quichotte anti-juif"

Ces dernières années, Sébastien Courtoy s'est spécialisé dans les affaires liées au terrorisme. "Il y en a qui se distinguent par le fric, moi je me distingue par le risque, en défendant ceux qu’il est interdit de défendre", déclarait-il au quotidien belge L'Echo la semaine dernière. 
Un confrère avocat cité en 2015 par l'hebdomadaire Le Vif le qualifiait pour sa part de "Don Quichotte anti-juif", mais Sébastien Courtoy se défend de tout antisémitisme : "Je demande aux juges de faire triompher le droit, pas la morale."
Quant à la troisième avocate de Mehdi Nemmouche, Virginie Taelman, elle est moins connue que ses deux collègues. 
Dans un article de La Dernière Heure, elle expliquait s'impliquer dans les affaires de terrorisme pour défendre "des gens qui sont détestés par l’opinion". "Nous sommes le seul garde-fou face aux dérives" du système judiciaire, poursuivait-elle. 
Mardi, elle a suivi la ligne de ses collègues, affirmant que la tuerie du Musée juif de Bruxelles n'était pas un attentat de l'Etat islamique mais "une exécution ciblée d'agents du Mossad", les services secrets israéliens.

Source Le Journal du Dimanche
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