jeudi 10 janvier 2019

Elections en Israël: Tous contre Netanyahu.....


Mardi 2 janvier dans l'après-midi, la vie politique israélienne a pris des allures de télé-réalité. Le chef du parti travailliste, Avi Gabbay, s'est présenté devant les caméras pour annoncer sa rupture avec Tzipi Livni, sa supposée future colistière, avec laquelle il formait l'Union sioniste – un bloc de centre gauche comptant 24 députés.......Détails.........



La cheffe de l'opposition, assise près du pupitre, a appris son limogeage en direct, comme des centaines de milliers d'Israéliens postés devant leur télévision. 
"Ce qui est plus important que de se séparer des travaillistes, c'est de se séparer des Palestiniens et de ne pas perdre de vue ce projet", rétorquera plus tard Livni, comme pour rappeler le véritable enjeu du scrutin.
Humiliée, l'ancienne ministre paie, sans doute, le fait de n'avoir jamais cru en Gabbay, transfuge comme elle de la droite israélienne. 
Leur alliance n'a pas permis le moindre décollage dans les sondages, et les dernières enquêtes d'intentions de vote laissaient présager un désastre.

Le plus sérieux outsider de Netanyahou est un ancien chef d'état-major

Cet épisode a provoqué un élan de sympathie à l'égard de Tzipi Livni et relance, paradoxalement, sa campagne. 
Si sa personnalité divise, son expérience politique est celle d'une femme d'État. En 2009, avec le parti centriste Kadima, elle avait triomphé de Benyamin Netanyahou aux élections législatives, mais fut empêchée par les ultraorthodoxes de former une coalition dans la foulée. Cet affront profita à son rival qui, depuis, gouverne sans interruption.
"Il est temps de mettre notre ego de côté, de rassembler nos forces pour changer le pays", martèle Livni.
Pour y parvenir, la candidate espère le ralliement de l'ancien Premier ministre, Ehud Barak, bête noire de Netanyahou et dont le come-back politique est désormais envisagé. 
À l'inverse, Benny Gantz, ancien chef d'état-major de Tsahal qui vient de créer son parti politique (Résilience pour Israël), juge les positions de Livni "trop à gauche" et écarte toute alliance avec cette dernière. 
À 59 ans, Gantz est à la fois l'attraction et le mystère de ce début de campagne. Très apprécié par la population comme le sont souvent les anciens hauts gradés, il est perçu comme le plus sérieux outsider de Netanyahou. Il menace aussi de lui voler sa réputation de "Monsieur Sécurité".
"C'est un leader charismatique, calme et rassurant, ce qui marque une rupture de style avec Bibi, résume l'universitaire Denis Charbit. Mais l'engouement à son égard traduit surtout le désarroi des Israéliens." 
Car pour l'heure, même avec une quinzaine de sièges pressentis, le phénomène Gantz se résume à une bulle d'air politique. L'ancien général tarde à prendre position sur l'épineux dossier palestinien. 
"Nous pensons que c'est un pragmatique et qu'il comprend la situation. Si Gantz veut notre soutien, il est temps pour lui de dévoiler son plan pour Gaza et la Cisjordanie", prévient Michel Maayan, membre des Commandants pour la sécurité d'Israël, une organisation regroupant d'anciens chefs de la sécurité opposés à l'annexion des Territoires palestiniens.

Ayelet Shaked et Naftali Bennett sont en embuscade pour succéder à Netanyahou 

Ce projet d'annexer purement et simplement la Cisjordanie, voilà ce que promettent Ayelet Shaked et Naftali Bennett, tous deux ministres du cabinet Netanyahou et plus que jamais en embuscade pour lui succéder. 
Le duo nationaliste vient de quitter Le Foyer juif, rattaché au mouvement des colons israéliens, trop sectaire, et a lancé le parti de La Nouvelle Droite, perçu par les commentateurs comme une alternative au Likoud. 
Leur manœuvre vise à séduire l'électorat de centre droit, laïc, qui représente actuellement le plus grand vivier électoral du pays.
"Il ne faut pas s'étonner de cette effervescence, notre classe politique se prépare au grand séisme qui s'annonce, l'inculpation de Netanyahou", croit savoir l'ancien député et journaliste Daniel Bensimon. 
Suspecté de corruption dans plusieurs affaires, le Premier ministre israélien devrait être fixé sur son sort dans les prochaines semaines. Avichaï Mandelblit, le conseiller juridique du gouvernement à qui incombe la charge des enquêtes, subit d'intenses pressions. 
"La tenue d'un procès déplairait à des millions d'Israéliens", prévient l'homme le plus protégé du pays depuis qu'il est la cible de menaces de mort. De son côté, Netanyahou jure qu'aucun scénario ne l'empêchera de briguer un cinquième mandat. 
Son jusqu'au-boutisme commencerait à faire douter les ténors du Likoud, qui redoutent d'être entraînés dans sa chute au pire des moments.

Source Le Journal du Dimanche
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