jeudi 21 juin 2018

Que deviendront les migrants africains en Israël ?


Le gouvernement israélien n'a toujours pas décidé ce qu'il adviendra des quelque 40 000 Africains qui demandent le statut de réfugié. Ce sont en majorité des Soudanais et des Érythréens, arrivés sur le territoire israélien depuis le début des années 2000. Depuis avril dernier, la déportation de ces migrants vers un tiers pays sans leur consentement est interdite.......Détails.........



Selon plusieurs sources, des négociations ont repris avec l’Organisation des Nations unies (ONU) pour que des milliers d’entre eux soient envoyés vers l’Europe et le Canada. Au Canada, toutefois, on se borne à dire pour le moment que les demandes sont à l’étude.
La Journée mondiale des réfugiés est célébrée chaque année le 20 juin.

Dix ans plus tard, toujours pas de carte de séjour

Le Sami Barber Shop donne sur la rue piétonnière Neve Sha’annan, dans le sud de Tel-Aviv. Cette rue un peu glauque se trouve dans un quartier défavorisé qui a mauvaise réputation parce qu’il serait le repaire des trafiquants de drogue et des prostituées.
Sur la devanture du salon, la raison sociale est inscrite en anglais et en tigrigna, la langue parlée en Érythrée.
Sami et ses clients sont des demandeurs d’asile érythréens. Après avoir traversé le Soudan, la Libye et le Sinaï, plusieurs sont installés en Israël depuis 9 ou 10 ans et ne détiennent toujours pas de carte de séjour.
Ils ont des visas renouvelables tous les mois qui leur donnent le droit de travailler. On leur impose parfois des conditions, comme de vivre hors des sept grandes villes israéliennes.
Leurs salaires sont amputés de 20 %, disent-ils, et s’ils gagnent plus que le salaire minimum, 10 % d’impôts sont aussi prélevés.
Israël a tenté à de multiples reprises de trouver une solution, concluant apparemment des accords avec l’Ouganda et le Rwanda pour l’accueil d’un certain nombre de demandeurs d’asile. 
Les détails de ces accords n’ont jamais été révélés, malgré une requête devant les tribunaux de groupes de défense des droits de l’homme.
Israël a finalement admis en mai que ses efforts pour trouver un tiers pays sûr n’ont pas porté ses fruits.
Et puis il y a eu cette entente sur cinq ans avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, annoncée au début d’avril, qui prévoyait l’envoi de 16 000 demandeurs d’asile, en majorité Soudanais et Érythréens, vers des pays tiers, dont le Canada.
Toujours en vertu de cet accord avec l'ONU, les 24 000 autres migrants seraient régularisés en Israël. 
Dans les heures qui ont suivi l’annonce, devant la grogne qu’elle a soulevée au sein de la coalition gouvernementale, le premier ministre Nétanyahou l’a annulée. 
Depuis, on tente de trouver un nouveau terrain d’entente.

Des rabbins à la défense des migrants

Des rabbins israéliens de toutes tendances se sont réunis dans un mouvement qui s’appelle Miklat Israel (ou Refuge Israel) et qui s’est donné pour but de disperser les demandeurs d’asile dans tout le pays.
À l’origine du mouvement, la femme rabbin Nava Hefetz explique qu’elle travaille dans le domaine des droits de la personne à partir de la tradition juive.
Elle condamne l’attitude du gouvernement israélien : 
« Israël n’est pas à risque avec 40 000 demandeurs d’asile. Ce n’est pas un danger pour Israël. »
En tant que Juifs, en tant que rabbins, en tant que peuple, on ne peut pas renvoyer les demandeurs, parce que c’est exactement ce qui est arrivé au peuple juif pendant 2000 ans.

Nava Hefetz

Nava Hefetz croit que la solution, c’est de disperser les migrants dans tout le pays, parce que leur concentration dans le sud de Tel-Aviv attise la haine.
« On a soulevé la population contre eux. 
Ce n’est pas que ces gens (du sud de Tel-Aviv) étaient à l’origine racistes ou anti-Noirs, mais on a créé cette atmosphère. 
Quand le ministre de la Culture dit que les Soudanais sont un cancer dans l’âme du peuple, c’est immédiatement mettre une étiquette et laisser entendre que ces gens-là vont nous détruire. »
D’ailleurs, en Israël, on ne les nomme pas « réfugiés » ou « demandeurs d’asile », mais plutôt « infiltrés ». 
La perception est qu’ils sont une menace pour le marché de l’emploi. Pourtant, le taux de chômage est autour de 4 %.

Venir au Canada

Plus d’un millier de ces migrants ont fait des demandes pour être accueillis au Canada. Au bureau du ministre fédéral de l’Immigration, Ahmed Hussen, on indique que le Canada travaille à la réinstallation de 1000 personnes venant d’Israël à titre de réfugiés parrainés par le secteur privé en 2018.
Le processus est souvent lent, le statut de réfugié devant être déterminé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés avant qu’un parrainage canadien puisse avoir lieu. 
Cependant, un porte-parole du ministre Hussen indique qu’entre-temps, une entente a été conclue avec les autorités israéliennes pour qu’aucun des demandeurs qui ont un dossier à l’étude au Canada ne soit déporté ou détenu.

Source Radio Canada
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