dimanche 13 mai 2018

Sondage: Face à Israël, le clivage de "deux France"

 
Un sondage Ifop pour l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui sera rendu public lundi à l’occasion des 70 ans d’Israël, révèle, l’image qu’ont les Français de l’Etat fondé le 14 mai 1948. Entre clivage et ambivalence......Détails.......

Pour célébrer "70 ans d’amitié franco-israélienne", l’UEJF a commandé un sondage Ifop*, qui détaille la perception des Français vis-à-vis d’Israël et du sionisme.
Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’institut, viendra commenter les résultats avant le dîner organisé lundi soir à la mairie du IIIe arrondissement de Paris.
Alors que le local de l’UEJF a été vandalisé il y a un mois et demi, son président Sacha Ghozlan souhaitait "avoir une meilleure idée du lien des Français avec Israël, de leur compréhension de ce qu’est le sionisme".
Tout d’abord, les quelque mille personnes constituant l’échantillon représentatif savent-elles vraiment de quoi il est question ?
Le sionisme, indique le Petit Larousse, est un "mouvement dont l’objet fut la constitution en Palestine d’un Etat juif". "On a donné quelques éléments d’explication avant de poser les questions", assure Frédéric Dabi.
Les réponses aux questions sur l'image que les Français ont du sionisme reflètent pourtant d'une certaine incompréhension, puisque 53% des interrogés estiment que "le sionisme est une organisation internationale qui vise à influencer le monde et la société au profit des juifs" "s'applique bien" à l'image qu'ils ont de cette idéologie politique.
L’une des demandes de l'IFOP porte aussi sur la date de la création d’Israël, et seuls 33% des sondés répondent 1948… Quand 22% pensent que c’était en "1980 et après".
Selon Frédéric Dabi, "cette question montre que malgré la focalisation médiatique sur le conflit israélo-palestinien, les Français ne le connaissent pas bien."
Sans surprises, ceux qui donnent la bonne date sont les plus diplômés, et ce sont aussi ceux qui ont une bonne image d’Israël.

"Deux France" s'opposent au sujet d'Israël

En effet, l’étude fait apparaître une opposition tout sauf tiède entre "deux France" : d’un côté, "une France âgée, plutôt diplômée, plutôt de droite ou de centre-droit, qui a une bonne image d’Israël", de l’autre, "une France plus jeune, plus populaire, issue des partis tribuniciens comme La France insoumise ou le Front national".

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43% des personnes interrogées disent avoir une "bonne image" d’Israël, et concernant le sionisme la proportion tombe à 31%. Par ailleurs, plus de sept Français sur dix estime qu’"Israël porte une lourde responsabilité dans l’absence de négociation avec les Palestiniens".
Lire aussi : Pourquoi les actes antisémites augmentent en France
Outre le clivage social et entre partis modérés et les extrêmes de l’échiquier politique, ces réponses mettent en lumière une autre fracture, entre une gauche davantage pro-palestinienne et une droite plus amie d’Israël.
De fait le Parti socialiste tutoie les résultats de LFI sur plusieurs points ayant trait à l’image de l’Etat juif.
Par exemple, 80% des insoumis et 79% des socialistes pointent la "lourde responsabilité" israélienne dans l’enlisement du conflit avec la Palestine. Là, on note, décrypte Frédéric Dabi, que "les sympathisants PS sont plutôt sur une ligne critique par rapport à la tradition socialiste.
N’oublions pas que Mitterrand avait effectué le premier voyage d’un chef d’Etat français en Israël". Ces deux France se réconcilient dans un élan de "realpolitik" : 75% des sondés estiment qu’il "est justifié que la France développe de bonnes relations avec Israël".
Les résultats de ce sondage, par l’IFOP qui fête ses quatre-vingts ans, sont intéressants à ancrer dans le temps.
Par rapport à Israël, "il y a eu un tournant dans l’opinion, avec la Guerre des six jours en 1967, rappelle Frédéric Dabi. Avant les Français étaient majoritairement pro-Israéliens.
L’opinion devient davantage pro-palestinienne après le déclenchement de la seconde Intifada, en 2000".
Seuls 28% des Français croient en "une paix durable entre Israël et la Palestine dans les dix prochaines années", contre 31% dans un précédent sondage en 2008.
Et après le constat? L’UEJF compte faire "un travail de pédagogie", détaille Sacha Ghozlan, notamment à destination des jeunes : opposer aux théories complotistes qui circulent sur Internet des "campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux, dans les écoles".
Des actions qui existent déjà mais que l’UEJF souhaite intensifier.

* : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1.007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire en ligne les 2 et 3 mai derniers.

Source Le journal du dimanche
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