lundi 21 mai 2018

Estrosi : « Il ne faut rien céder aux conservatismes de tous bords »

 
L’entretien du lundi. Il a débuté sa carrière à Paris-Normandie avant de travailler à France Inter, Europe 1 et RTL. Haut dirigeant de TF1 pendant vingt ans, Étienne Mougeotte a également dirigé les rédactions du Figaro. Directeur général de Radio Classique entre 2012 et fin 2017, il reçoit aujourd’hui Christian Estrosi......Détails.......
 

 Christian Estrosi redevenu maire de Nice, après avoir abandonné la présidence de la Région PACA, incarne l’aile des Macron-compatibles au sein du parti Les Républicains.

Il revendique une relation personnelle avec le Président tout en maintenant sa présence au sein des Républicains.
Pourra-t-il tenir longtemps cet exercice périlleux, c’est une question qui intéresse tous les électeurs de droite, qui refusent l’opposition systématique à Emmanuel Macron.

Pour lutter contre l’islamisme radical, êtes-vous favorable à la mise en rétention des fichés S les plus dangereux, et l’expulsion des fichés S étrangers ?
Christian Estrosi : « L’attentat islamiste du Week-end dernier nous a tristement rappelé que la menace était permanente.
Des attentats de Charlie Hebdo à ceux du Bataclan en passant par l’attentat de Nice ou de Perpignan, les Français ont toujours fait preuve d’une formidable résistance, d’une incroyable résilience face à la barbarie.
Tout comme nos forces de l’ordre qui font un travail admirable. Je suis favorable à ce que l’on expulse tous les étrangers radicalisés.
Quant aux fichés S, je crains que certains responsables politiques ne tombent dans le piège de la fiche S.
La Fiche S c’est un outil parmi d’autres pour nos services de renseignements. Elle ne peut pas être considérée comme autre chose pour avoir une réponse efficace.

Vous vous définissez comme un gaulliste social. Estimez-vous que le gouvernement devrait faire des gestes à l’égard des plus défavorisés ?
Il faut toujours faire davantage pour les plus démunis d’entre nous qui sont réellement dans le besoin.
Les classes populaires et les classes moyennes ont été les grandes victimes du quinquennat de François Hollande.
Il y a tant à réparer. Ce que je vois c’est que le Président de la République a décidé de supprimer progressivement la taxe d’habitation en commençant par les foyers les plus modestes.
C’est une bonne chose. Il faut donc amplifier ces efforts.

Laurent Wauquiez, le président de votre parti républicain a mis la barre à droite toute, pour rallier une partie de l’électorat du FN. Pourquoi êtes-vous en désaccord avec cette stratégie ?
Pour faire reculer le Front national et le clan Le Pen, le meilleur moyen reste encore de combattre leurs idées pas de les reprendre à notre compte. Le FN c’est le parti du tous contre tous.
Du plus fort contre le plus faible, du repli sur soi et de la division. Je ne veux pas de ça ni pour mon parti ni pour mon pays. La droite est forte quand elle est ouverte et généreuse.
En 2007 si nous avons gagné c’est avant tout parce que nous avons su parler à tous les Français et non pas à une minorité militante. J’espère que Laurent Wauquiez l’entendra.

Pour les élections européennes, on parle d’une possible liste macroniste pro-européenne allant, pour simplifier, de Cohn Bendit à Juppé. Qu’en pensez-vous ?
Je souhaite que ma famille politique incarne un projet pro-européen face aux extrémistes de tous bords.
Si tel est le cas, aucune personnalité de notre parti ne devrait manquer à l’appel.

La politique de Trump : rupture de l’accord avec l’Iran, installation de l’ambassade américaine à Jérusalem, bouleverse la donne au Proche Orient. Qu’en attendez-vous ?
J’ai vu des images insupportables d’enfants, de femmes, de familles massacrées dans la bande de Gaza car les terroristes du Hamas s’en servent comme bouclier humain.
Israël est notre allié historique et doit le rester. Et quand je vois l’Iran attaquer l’armée israélienne pour la première fois de son histoire je suis très inquiet.
Le Président américain doit veiller à ne pas souffler sur des braises mais si Israël est encore attaquée nous devrons être à ses côtés. C’est la place de la France. »

Source Paris Normandie
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