jeudi 26 avril 2018

La danse israélienne à l’honneur au Ballet du Rhin

 
Pour cette première édition des programmes « Plus loin l’Europe » destinés à dépasser les frontières du continent européen, Bruno Bouché a choisi de mettre en lumière la danse israélienne. En regard de deux courtes pièces du maître Ohad Naharin – George & Zalman et Black Milk – est présentée une création du jeune chorégraphe Gil Carlos Harush, The Heart of my heart......Détails......


Israël constitue actuellement un foyer de création pour la danse particulièrement dynamique et innovant.
Si le chef de fil incontesté de la danse israélienne est toujours Ohad Naharin, directeur artistique de la Batsheva Dance company et chorégraphe mondialement reconnu, de jeunes chorégraphes émergents développent leur style, en filiation ou non avec Naharin.
Gil Carlos Harush est l’un des représentants de cette scène émergente. Né en Israël et formé à Tel Aviv, il entre ensuite à la CODARTS Rotterdam Dance Academy et entame une carrière de chorégraphe en Europe et en Israël. À la demande de Bruno Bouché, directeur artistique du Ballet de l’Opéra national du Rhin (ONR), Harush crée sa première pièce pour les danseurs du Ballet de l’ONR.
Le titre, The Heart of my heart, fait référence à un discours de Michelle Obama, prononcé en 2016, dont un passage est énoncé sur scène : « I also told you about our daughters, how they are the heart of our hearts, the center of our world ».
La pièce est écrite avec un langage chorégraphique instinctif et théâtralisé, aux mouvements ancrés dans le sol. L’influence d’Ohad Naharin est perceptible, mais Harush a néanmoins développé son vocabulaire propre. La musique, composée par Chemi Ben David, évolue crescendo comme le rythme des battements du cœur.
L’ensemble, empreint de force et de sensibilité, est réussi. La pièce pourrait toutefois gagner en intensité en évitant les effets de dramatisation et en clarifiant l’enchaînement entre les différentes séquences rythmiques et musicales.

Votre avocate en Israël... 

Viennent ensuite deux courtes pièces d’Ohad Naharin d’une quinzaine de minutes chacune, créées à plus de vingt ans d’intervalle, mais dont le rapprochement fait sens. George & Zalman est en effet dansé par cinq danseuses, vêtues de costumes noirs, alors que Black Milk est conçu pour cinq danseurs, portant des pantalons-jupes blancs. Le rapprochement des deux pièces crée un effet à la fois de miroir et de contraste.
 Sur les notes mélancoliques et déchirantes égrenées par le piano de Für Alina d’Arvo Pärt, George & Zalman est une mise en mouvement du poème Making it de Charles Bukowski.

À chaque vers, énoncé par une voix féminine enregistrée, correspond une phrase chorégraphique ; la voix reprend à chaque fois le poème depuis son commencement et ajoute un groupe de mots, permettant à la chorégraphie de s’écrire sous les yeux du spectateur. Fondée sur la répétition, la pièce est particulièrement délicate et émouvante.
En réponse à cet ensemble féminin, Black Milk est une pièce masculine à l’énergie brute et animale.
Comme un rite, les danseurs plongent l’un après l’autre les mains dans un seau plein de peinture et dessinent deux bandes de couleurs sur leur corps, de la tête au torse. Extrêmement physique, la danse entraine les danseurs dans des séries de sauts, roulades au sol, corps à corps.
Les larges pantalons et la musique répétitive créent néanmoins un effet aérien et envoûtant, accentuant l’effet de continuum du mouvement.
Le programme intelligemment conçu, permet de donner un aperçu de la vigueur de la danse israélienne, et d’interroger les liens entre un jeune chorégraphe prometteur – Gil Carlos Harush – et la figure tutélaire qu’est Ohad Naharin.
Source ResMusica
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