lundi 29 janvier 2018

Un journaliste témoin de 2 attentats devient la cible de théories complotistes et d’insultes antisémites....

 
Autrefois grand défenseur d’internet, ce journaliste allemand, marié à une ancienne députée israélienne (Einat Wilf), par deux fois témoins de l’horreur, raconte aujourd’hui à Courrier International son calvaire quant aux calomnies, trolls, et théories conspirationnistes dont il est depuis victime sur internet......Détails.......


Témoin des attaques de Nice et de Munich

C’était il y a un an et demi. Richard Gutjahr était à la terrasse de son hôtel surplombant la promenade des Anglais quand le camion a foncé sur la foule. Ce journaliste allemand va alors filmer et envoyer toute la scène à la chaîne d’audiovisuel public Bayerischer Rundfunk, pour qui il travaille. La vidéo fait bien évidemment le tour du monde.
Une semaine plus tard, rentré à Munich, il est l’un des premiers journalistes dépêchés sur place pour couvrir la tuerie qui voit un forcené abattre neuf personnes dans un centre commercial.
“C’est un euphémisme de dire qu’il est psychiquement éprouvant d’être témoin de deux attentats en l’espace de quelques jours.
Pourtant, Richard Gutjahr n’aurait pu imaginer que le cauchemar ne faisait en réalité que commencer. Car il est depuis lors devenu une cible légitime sur Internet”, explique la Süddeutsche Zeitung.

La cible de théories complotistes et d’insultes antisémites

Car depuis ces deux drames, Richard et sa famille sont les cibles de messages de haine et de diffamation sur la toile, au travers de près de 800 vidéos. "Pire : les commentaires en dessous", indique le journaliste. Il y est traité de "sale chien", sa famille de "monstre de l’enfer".

Richard Gutjahr et sa femme Einat Wilf


Sa femme étant une ancienne députée israélienne, le journaliste fait l’objet de toute sorte d’insultes à caractères antisémites ainsi que de théories du complot. Il y est notamment tenu responsable des attentats de Londres (mars 2017) et Berlin (décembre 2016).

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Les géants du Web et leurs stratégies cyniques

Resté passif dans un premier temps, Richard Gutjahr décide par la suite d’agir afin que ces calomnies ne cessent.
Il demande la suppression de ces pages haineuses, et conte son malheur sur son blog tout en dénonçant les "stratégies cyniques et les manœuvres dilatoires des grands groupes".
Facebook, Twitter ou encore Google ne répondent aux appels à l’aide du journaliste que par courrier automatique parfois rédigé en alphabet cyrillique. Le moteur de recherche fait même pire, puisque c’est en partie par sa faute que Richard et sa famille reçoivent des lettres de menace de mort à leur domicile, comme il l’explique à Courrier International.
"Alors que je tentais pour la troisième fois d’obtenir le retrait des vidéos pour violation des droits d’auteurs, l’impensable s’est produit : Google a bloqué temporairement quelques vidéos, mais a dans le même temps envoyé mon adresse électronique et celle de mon domicile à mes tourmenteurs – avec prière de parvenir à une entente entre nous.”

"La loi ne sera jamais applicable sur la toile"

Les recours auprès de la justice allemande restent eux aussi vains, et ce, malgré l’entrée en vigueur en 2018 de la "loi Facebook",  censée lutter contre la haine et les "fake news" sur la toile.
Richard explique que le texte est insuffisant, car si les pages enregistrées en Allemagne peuvent être bloquées, il suffit par exemple de rouvrir la même page sous un nom de domaine suisse pour qu’elle devienne de nouveau consultable par le monde entier.
"La loi ne sera jamais applicable sur la toile" conclut, désabusé, celui qui était autrefois un fervent défenseur d’internet.

Source Sud Ouest et Koide9enisrael

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