lundi 29 janvier 2018

Mikhaïl Fridman, le milliardaire juif russe de l’année 2018


Investisseur de start-ups françaises et de supermarchés espagnols, détenteur d’actifs pétro-gaziers, propriétaire d’entreprises internationales de télécommunication… Qui est donc Mikhaïl Fridman, élu entrepreneur russe de l’année par Forbes pour la deuxième fois consécutive ?.....Détails.......


Acquisition d’actions dans l’enseigne de supermarchés espagnole Dia, rachat de la chaîne britannique de magasins d’alimentation saine Holland & Barrett, investissements dans la start-up française Molotov ‒ voici quelques-unes des transactions effectuées par des sociétés appartenant à Mikhaïl Fridman en 2017.
Dans une interview à la revue Snob, le milliardaire confie vouloir créer à court terme une entreprise « d’ampleur mondiale ».
L’homme d’affaires estime avoir accompli en Russie tout ce qui lui était possible. Difficile de le contredire, sachant qu’il est l’un des propriétaires d’Alfa Bank, la plus grande banque privée de Russie, et de X5 Retail Group, qui gère des enseignes de grande distribution et fait partie du trio de tête sur le marché russe. Mikhaïl Fridman possède également l’entreprise de télécommunication Veon, présente non seulement en Russie et en CEI mais aussi en Italie, au Vietnam, en Algérie, au Pakistan, au Zimbabwe et ailleurs.

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Originaire de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, Mikhaïl Fridman arrive à Moscou en 1981 après ses études secondaires.
Il rêve d’intégrer le prestigieux Institut de physique et de technique de Moscou (MFTI) mais sa candidature est refusée en raison de ses origines juives : une politique antisémite officieuse est alors appliquée dans le système éducatif soviétique.
Son choix se porte finalement sur la faculté des métaux non ferreux de l’Institut moscovite de l’acier et des alliages (MISiS), une décision qui change son destin. À l’université, Mikhaïl Fridman s’entoure d’amis qui deviendront plus tard ses principaux associés : German Khan, Mikhaïl Alfimov et Alexeï Kouzmitchev. Il est chargé de l’organisation des soirées étudiantes.
Mikhaïl Fridman achève ses études au plus fort de la perestroïka et des réformes sociales. Le futur milliardaire s’adapte rapidement aux nouvelles réalités et délaisse sa carrière scientifique pour l’entrepreneuriat.
En 1988, il crée une coopérative de nettoyage de vitres avec son ami Alexeï Kouzmitchev.
Un an plus tard, il vend des réactifs aux laboratoires photographiques de l’Institut de chimie physique. Il fonde ensuite l’entreprise Alfa Eco, puis le Groupe Alfa, dont fait partie Alfa Bank.
Contrairement à la plupart des grands hommes d’affaires russes, Mikhaïl Fridman ne participe pas à la vague de privatisations d’actifs, ce qu’il regrettera plus tard.

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Il réalise sa plus grande – et, peut-être, plus importante – acquisition à la fin des années 1990, avec le rachat de la Compagnie pétrolière de Tioumen (TNK). Celle-ci donnera naissance par la suite à l’entreprise mixte russo-britannique TNK-BP, acteur majeur sur les marchés russe et mondial.
Depuis, Mikhaïl Fridman et ses associés figurent chaque année au classement Forbes.
Après la vente de Rosneft en 2013 pour près de 55 milliards de dollars, Mikhaïl Fridman décide d’investir à l’étranger et crée au Luxembourg l’équivalent occidental du Groupe Alfa : Letter One (L1).
La holding investit principalement dans l’énergie, le médical et la vente au détail. En 2016, L1 a racheté 0,3 % des parts de l’américain Uber pour 200 millions de dollars.
Aujourd’hui, l’homme d’affaires partage son temps entre Londres et Moscou. Mikhaïl Fridman a acheté dans la capitale britannique une maison datant du XIXe siècle mais, le temps qu’elle soit rénovée, il continue de vivre dans un appartement qu’il a loué.
Mikhaïl Fridman et German Khan, autre grand actionnaire de L1, qui ont tous deux la nationalité israélienne, déplorent les préjugés contre les hommes d’affaires russes : « Les Occidentaux ont une vision très simpliste des Russes, et inversement. Pour eux, la Russie est remplie d’oligarques, et tous les oligarques sont des agents du Kremlin. »

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En 2016, le site Buzzfeed a publié un article dans lequel il associe Mikhaïl Fridman et ses compagnons German Khan et Petr Aven à la campagne d’ingérence menée par le Kremlin lors de la présidentielle américaine. « C’est du délire. Aussi bien dans la forme que dans le fond », commente l’homme d’affaires.
Le milliardaire ne s’intéresse pas qu’à ses affaires. Il est ainsi cofondateur de l’association caritative Genesis Philanthropy Group, qui œuvre pour l’affirmation de l’identité juive auprès des Juifs russophones.
L’association a notamment sponsorisé la trilogie cinématographique Rousskie Evreï (« Juifs russes »), qui a beaucoup fait parler d’elle en Russie. En 1996, Mikhaïl Fridman a cofondé le Congrès juif russe et, depuis 2012, a effectué plusieurs pèlerinages en Terre Sainte avec des amis entrepreneurs.
Dans sa ville natale de Lviv, Mikhaïl Fridman organise depuis 2011 le plus grand festival ukrainien de jazz : l’Alfa Jazz Fest.
Si l’on en croit les médias, le nom et les sponsors du festival devraient changer en 2018 : ses liens avec Alfa Bank lui valent, en effet, des critiques virulentes de la part des nationalistes ukrainiens.
Les agences ukrainiennes de la banque ont d’ailleurs fait plusieurs fois l’objet d’attaques.
Grand amateur de piano, le milliardaire a ouvert en 2004 un piano-bar à Moscou, où lui-même joue parfois. Il a également lancé le festival de musique électronique et de technologies Alfa Future People sur les rives de la Volga, dans la région de Nijni-Novgorod.
Créé en 2014, l’événement a attiré plus de 50 000 visiteurs en 2016, dont l’homme d’affaires et son fils Alexandre, qui étudie dans une école britannique.
Les deux filles aînées du milliardaire ont grandi à Paris et étudié à l’université de Yale.

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La benjamine fréquente une école moscovite. Pour Mikhaïl Fridman, qui compte léguer toute sa fortune à des associations caritatives, chacun de ses enfants est libre de choisir sa carrière professionnelle.
L’homme d’affaires estime même que laisser un gros héritage à ses enfants serait une erreur.
« Je vais dire une banalité, mais l’éducation, c’est la meilleure chose que je puisse offrir à mes enfants », affirme-t-il.

Fiche d’identité :
Mikhaïl Fridman
Fortune : 14,4 milliards de dollars, 7e Russe le plus riche selon Forbes (2017)
Né le 21 avril 1964 à Lviv, en Ukraine (URSS)
Diplômé de l’Institut moscovite de l’acier et des alliages
Divorcé, quatre enfants


Source Le Courrier de Russie
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