mercredi 31 janvier 2018

La Suisse au secours de l’agence de l’ONU pour les "réfugiés" palestiniens


A la suite de la décision de Washington de couper drastiquement sa contribution financière à l’UNRWA, son responsable Pierre Krähenbühl a lancé à Genève un appel de fonds urgent de 800 millions de dollars aux Etats. Comme 6 autres pays, la Suisse a déjà versé l’entier de sa contribution pour 2018......Détails.......

«C’est la plus grave crise financière que traverse l’agence de toute son histoire», s’est alarmé le Suisse Pierre Krähenbühl, commissaire général de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWALien externe)  devant la presse accréditée au siège de l’ONU à Genève ce mardi.
Fondée en 1949, suite à la première guerre israélo-arabe, l’agence est le principal organisme d’aide aux millions de réfugiés palestiniens établis au Proche-Orient, que soit en matière d’éducation et de santé, de secours et de services sociaux.
Aujourd’hui, son aide permet de subvenir aux besoins d’une grande partie des plus de cinq millions de Palestiniens enregistrés comme réfugiés dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, au Liban ou en Syrie.

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À l’occasion de son passage à Genève dans le cadre d’une tournée mondiale, Pierre Krähenbül a lancé un appel d'urgence de 800 millions de dollars, la moitié environ étant prévue pour aider les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Judée-Samarie, l'autre moitié pour les réfugiés palestiniens en Syrie.
Un appel accompagné d’une campagne mondiale d’appel aux dons intitulée «La dignité n’a pas de prix».
Sept pays ont déjà versé toute leur contribution annuelle, la Suisse, la Finlande, le Danemark, la Suède, l’Allemagne, la Belgique et la Russie.

La Suisse se mobilise

Le ministère suisse des Affaires étrangères (DFAELien externe) précise à swissinfo: «Comme première mesure, la Suisse a procédé au paiement de l’entier de sa contribution 2018, soit (CHF 19 millions), le 11 janvier déjà.
La Suisse est en outre prête à collaborer avec les donateurs, les pays qui accueillent des réfugiés, et l’UNWRA, pour faire face au défi que représente la situation actuelle.
Dans cette optique, elle a offert son soutien à l’UNWRA pour organiser une conférence ministérielle qui devrait se tenir fin février 2018 à Genève.»

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Se déclarant «très préoccupé» par la décision américaine, le DFAE souligne qu’«une réduction de la contribution des Etats-Unis à l’UNWRA limiterait clairement son travail et mettrait les pays qui accueillent des réfugiés sous pression.
Les conséquences humanitaires seraient immédiates (par exemple dans les domaines de l’école et de la santé publique) et se déploieraient aussi sur le long terme (avec une augmentation du chômage et de la pauvreté, des difficultés d’approvisionnement alimentaire, l’absence de perspectives d’avenir et un désespoir accru).
La bande de Gaza, où l’UNWRA soutient plus d’un million de réfugiés palestiniens, serait particulièrement touchée.»

Risque de déstabilisation

Et Berne d’avertir: «Outre les lourdes conséquences humanitaires, d’importantes coupes pourraient également se traduire par une plus grande instabilité au Moyen-Orient. L’action de l’UNWRA joue un rôle central pour la paix et la stabilité.»
Un risque de déstabilisation également exprimé par Pierre Krähenbül qui a ajouté:
«Il est très clair que la décision des Etats-Unis n'est pas liée à notre performance. J'ai eu des entretiens (aux Etats-Unis) en novembre de l'année passée, y compris avec Jared Kushner (le gendre et proche conseiller de Donald Trump).
Les dynamiques étaient positives. Il y avait une détermination à soutenir l'UNRWA. La seule chose qui est intervenue depuis, c'est tout le débat autour de Jérusalem», soit le vote en décembre de l'Assemblée générale de l'ONU condamnant la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël.»

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Lors du Forum de Davos (WEF), le président américain a précisé sa pensée sur le sujet, lors d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu:
«Ils (les Palestiniens) nous ont manqué de respect en refusant de recevoir notre excellent vice-président (Mike Pence).
Nous leur avons donné des centaines de millions» et «cet argent ne leur sera plus versé, à moins qu’ils s’assoient et négocient la paix».
Or, comme le rappelle le patron de l’UNRWA, l’action humanitaire ne devrait pas être liée à des considération politiques. C’est en effet parfaitement contraire au droit international humanitaire.
Pour rappel, les Etats-Unis ont déclaré à la mi-janvier qu'ils ne verseraient que 60 millions de dollars à l'UNRWA et gelaient les 65 millions de dollars restants pour le moment.
L’année dernière, Washington a versé quelque 350 millions de dollars, soit le tiers environ du budget de l’UNRWA.

Source Swiss Info
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