dimanche 14 janvier 2018

Escroquerie sur le net: Les diamants sont... cybercriminels !


Les placements en diamants promettaient d’être juteux, de 8 à 10 %, jamais moins, sans aucune commission de courtier. Un plan facile, dont on se transmet l’adresse entre initiés, avec la même aisance que pour un tee-shirt commandé sur le Net…Et puis arrive la douche froide, le sentiment d’être tombé à pieds joints dans un piège.......Détails.........


« La technique est très astucieuse et éculée à la fois. Quand vous entrez sur le marché, on vous offre 10 %. Vous misez 1 000 € et vous recevez 100 € de rendement. Au deuxième tour, vous essayez 5 000 et cela marche encore, 500 €. La confiance s’installe, et là, le piège se referme, quand vous misez jusqu’à 150 000 €.
Et nous avons plusieurs dossiers dans ce cas », déplore Guy Grandgirard, président de l’Association de défense des consommateurs (ADC) de Lorraine.
Spécialiste de l’arnaque aux manuscrits d’Aristophil, qu’il a largement contribué à mettre au jour, le Nancéien a été l’un des premiers lanceurs d’alerte à propos du diamant-placement, dès 2016.
Dans la torpeur de l’été lyonnais, un premier scandale éclate alors. Il s’agit de Stock Diamond Limited. Un site internet, partie émergée d’un iceberg hébergé à Londres.

Un Français installé en Israël et une affaire aux ramifications tentaculaires.

Il propose d’alléger le porte-monnaie des épargnants, en leur vendant des placements en diamants.
Pas plus de 0,50 carat. La société est domiciliée à Londres, dans un immeuble où 956 autres sociétés ont une boîte à lettres.

Votre avocate en Israël...  

Depuis l’hiver 2017, trois juges d’instruction, à Lyon et Paris, traitent plusieurs dossiers différents.
Les dirigeants de Stock Diamond Limited ont été placés en garde à vue à Lyon, puis incarcérés avant d’être libérés sous contrôle judiciaire. L’ADC 54 et son avocat Arnaud Delhomel se sont portés partie civile. L’association nancéienne défend les intérêts de 150 clients piégés par le marché du diamant, qui ont investi de 2 000 à 150 000 €.
Souvent de l’épargne, des primes de licenciement, voire le capital d’une vie d’artisan, que certains ne voulaient pas laisser moisir sur un livret d’épargne, avec un rendement anémique de 0,75 %.

Enquête internationale

Une enquête pénale internationale entre la Grande-Bretagne et Israël, mais aussi les ex-républiques de l’Est, a mis au jour des ramifications tentaculaires.
Les investigations très serrées de l’Office central de répression de la grande délinquance financière à Nanterre pistent les escrocs jusqu’en Asie, à Hong-Kong en particulier, plaque tournante d’une partie du business frauduleux. Les policiers de la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) sont aussi sur le pont, tant il est vrai que les escrocs ne reculent devant rien.
« Les diamants sont si petits, pas plus de 0,50 carat, qu’ils sont non évaluables. Ça, c’est quand ils existent », confirme Guy Grandgirard.
Derrière les certificats ronflants et les analyses de pierres bidon, sur papier de luxe, il n’y a souvent que du vent : pas de plus-value et encore moins de pierre en retour.
Le diamant devient, par la magie d’un baratin bien tourné, une valeur refuge.
Sauf que tout est faux, comme l’a montré Guy Grandgirard aux policiers après une année d’enquête.
Le Nancéien a même mis au jour l’usurpation, par Private Diamond, de l’identité de la DRH d’une grande banque de Hong-Kong, et pisté de faux mails de Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy.
Sans limite. Vertigineux.
Source L'Est republicain
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