mardi 12 décembre 2017

Italie, Grèce, Chypre et Israël ouvrent la voie au pipeline méditerranéen "Eastmed"

 
Les ministres de l’Energie d’Israël, de Chypre, de Grèce et l’ambassadeur d’Italie à Chypre étaient réunis le 5 décembre à Nicosie pour officialiser un engagement quadripartite portant sur la construction d’un gigantesque gazoduc en Méditerranée, le "Eastmed"......Détails.......


Ces 4 pays ont en effet signé un protocole d’accord qui devrait mener à la construction du plus long pipeline sous-marin de gaz naturel au monde. Baptisé Eastmed, cet ouvrage devrait permettre de sécuriser l’approvisionnement énergétique de l’Europe. Zoom sur un projet clé pour le secteur énergétique du Vieux Continent.
Un projet titanesque…
L’Italie, la Grèce, Chypre et Israël viennent de franchir une étape tout aussi importante que symbolique dans leur projet de construction d’un gazoduc sous-marin en Méditerranée.
Le document officiel qui ouvre la voie au développement du pipeline Eastmed a en effet été paraphé par les 4 partenaires lors d’une réunion supervisée par Miguel Arias Canete, commissaire européen pour l’action sur le climat et l’énergie.
L’ensemble des parties vont désormais pouvoir mettre en commun leurs ressources financières afin de mener les études préliminaires au chantier de construction.
Les chiffres qui composent le projet Eastmed ont de quoi donner le tournis. Ce futur gazoduc mesurera en effet plus de 2.000 kilomètres de long et nécessitera un investissement total de 5 milliards d’euros.
Lorsqu’il sera pleinement opérationnel (la fin du chantier est prévue d’ici l’horizon 2025), il affichera une capacité de transport située entre 12 et 16 milliards de mètres cubes par an.
« Aujourd’hui, nous avons franchi une étape significative qui souligne l’engagement politique des quatre pays à poursuivre ce projet. Nous considérons tous qu’il s’agit d’un très important pilier pour ce que nous appelons le corridor en gaz naturel de la Méditerranée orientale à l’Union européenne », s’est félicité le ministre grec de l’Économie et du Développement, Giorgos Stathakis.

… pour renforcer la sécurité énergétique européenne

Le projet Eastmed permettra de créer une voie directe pour l’exportation de gaz naturel à long terme depuis Israël et Chypre vers la Grèce, l’Italie et les autres marchés européens.
Ses commanditaires estiment à ce titre qu’il permettra de renforcer la sécurité d’approvisionnement énergétique de l’Union Européenne, tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis des ressources énergétique russe.
Pour rappel, l’Union Européenne satisfait 70% de sa consommation  grâce aux importations de gaz naturel : elle importe en effet près de 250 milliards de mètres cubes de gaz naturel de pays voisins chaque année (40% provient de la Russie).
Des besoins qui ne vont d’ailleurs pas cesser d’augmenter en raison des dynamiques démographiques actuelles. Selon un rapport du groupe italien Edison, l’UE aura besoin de quelques 100 milliards de mètres cubes supplémentaires pour satisfaire la demande de ses citoyens en 2030.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Commission Européenne a décidé d’inscrire Eastmed dans la liste des 195 projets d’infrastructures énergétiques essentielles à l’approvisionnement de l’UE (les projets dits « projets d’intérêt commun »).

L’énergie, une préoccupation majeure pour l’UE ?

Eastmed va permettre de relier l’Europe continentale aux importants champs gaziers découverts récemment en Méditerranée.
Le gazoduc va en effet relier le champ de Léviathan, découvert au large des côtes d’Israël, au champ d’Aphrodite, situé au large de Chypre.
Le tracé continuera ensuite par voie sous-marine jusqu’à la Crête, la Grèce et enfin l’Italie, porte d’entrée sur le continent.
L’approvisionnement énergétique des pays membres est une véritable préoccupation stratégique pour l’Union Européenne.
C’est la raison pour laquelle les projets de gazoduc se multiplient depuis quelques années. Le projet Eastmed vient à ce titre compléter d’autres ouvrages européens comme celui de Nord Stream 2.
Ce dernier, dont le tracé est parallèle à celui de Nord Stream 1, va en effet permettre de renforcer l’acheminement du gaz russe grâce à un pipeline sous la mer Baltique.
Source Le monde de l'energie
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