mercredi 15 novembre 2017

Présence iranienne en Syrie : Moscou oppose une fin de non-recevoir à Israël.....

 
Les plans israéliens pour sortir les milices pro-iraniennes des territoires syriens avec l'aide de Moscou semblent de plus en plus difficiles à réaliser. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré hier que la Russie n'avait pas donné de garanties en faveur d'un retrait des forces pro-iraniennes de Syrie, rapporte l'agence de presse russe RIA......Détails........



« La présence iranienne en Syrie est légitime » , a estimé le chef de la diplomatie russe, selon l'agence de presse privée russe Interfax.
« Le plus grand danger » dans le pays sont « les terroristes étrangers et militants rattachés aux groupes de l'opposition armée que les États-Unis soutiennent », a-t-il ajouté. M.
Lavrov démentait ainsi les propos récents des officiels américains selon lesquels le cessez-le-feu conclu dans le Sud syrien prenait en compte un engagement de Moscou à retirer les forces pro-iraniennes en Syrie.
Les propos du ministre russe des Affaires étrangères interviennent au lendemain des déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon lesquelles Israël prendrait les mesures nécessaires selon ses intérêts en Syrie.

« J'ai dit clairement à nos amis, à commencer par nos amis à Washington mais aussi à nos amis de Moscou, qu'Israël agirait en Syrie – y compris dans le sud de la Syrie – en fonction de sa lecture de la situation et de ses exigences de sécurité », a-t-il déclaré selon un communiqué du Likoud, le parti dirigé par M. Netanyahu.
« C'est ce qui se produit et qui continuera à se produire », a poursuivi le Premier ministre israélien.
« Nous sommes côte à côte avec les pays du camp modéré dans le monde arabe », a insisté M. Netanyahu ce même jour, avant d'ajouter que « ce rapprochement croissant est bénéfique en premier lieu pour la paix et la stabilité dans la région ».
Ces déclarations s'inscrivent dans la continuité des annonces faites précédemment par le gouvernement israélien à propos de la présence de troupes pro-iraniennes en Syrie.

« Nous ne permettrons pas la consolidation d'un axe chiite en Syrie comme base avancée pour des opérations », avait notamment souligné samedi dernier le ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman.
Dans cette conjoncture, l'État hébreu tente depuis ces derniers mois de se rapprocher de la Russie, alliée de Damas et proche de l'Iran, pour empêcher le renforcement de l'installation de milices pro-iraniennes en Syrie, et ce surtout près de ses frontières au sud du pays.
En août dernier, le Premier ministre israélien avait ainsi été reçu par le président russe, Vladimir Poutine, pour discuter du dossier syrien.
« Là où l'État islamique en déroute disparaît, l'Iran prend pied », avait déclaré à cette occasion M. Netanyahu.
Considérant la République islamique comme une « menace », il avait ajouté que « l'Iran fait d'énormes efforts pour renforcer sa présence en Syrie ». Le Premier ministre israélien avait par ailleurs accusé Téhéran « d'armer des organisations terroristes, et de parrainer et susciter le terrorisme ».
En appuyant, hier, la présence de son allié iranien en Syrie, Moscou adresse directement un message à l'État hébreu, se montrant peu conciliant pour l'aider dans son projet, et ce malgré les efforts diplomatiques israéliens.
Israël a par ailleurs déjà demandé à la Russie, mais en vain, l'établissement d'une zone tampon de 60 à 80 kilomètres pour éloigner les activités iraniennes de ses frontières, rapportait le Haaretz en septembre.

Moscou s'est seulement engagé à maintenir les milices pro-iraniennes à 5 kilomètres de la frontière israélienne, selon l'accord de cessez-le-feu dans le sud de la Syrie conclu samedi dernier avec les États-Unis et la Jordanie.
La marge de manœuvre de l'État hébreu semble donc bien limitée concernant les forces pro-iraniennes en Syrie.

« Israël ne peut pas agir directement en Syrie, même au nom dudit "risque iranien"; il lui faut pour cela compter sur des relais, ou compter sur l'action d'autres forces d'ores et déjà engagées, telles que l'Arabie saoudite, dont la fureur anti-iranienne n'est plus à prouver », explique Barah Mikail, directeur de Stractegia Consulting et professeur associé en sécurité internationale à l'Université Saint-Louis de Madrid.
« Mais même ces acteurs ne sont vraiment pas en position de force en Syrie, la situation abonde réellement en faveur du régime syrien et de ses alliés », observe-t-il.
L'État hébreu, qui tente de rester distant du champ de bataille voisin, a déjà mené une dizaine de frappes sur les territoires syriens visant les troupes pro-iraniennes et du Hezbollah.
« L'éventualité d'une attaque d'ampleur directe entre les deux pays est toujours exclue à ce stade », estime M. Mikail.
« Israël ne peut agir vis-à-vis de la Syrie comme il l'a fait à maintes reprises vis-à-vis du Liban. La sociologie et la géopolitique de la Syrie lui interdisent cette option par les temps qui courent », souligne le spécialiste.
Source L'Orient le Jour
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