dimanche 12 novembre 2017

Auschwitz, symbole ultime de l’holocauste....

 
« Il faut venir à Auschwitz pour voir et sentir l’ambiance de cet endroit », avait dit notre guide Ywona Sznajder, juste avant d’arriver dans ce lieu qui fut le plus grand camp d’extermination des Juifs d’Europe et le symbole par excellence de la terreur nazie. Il est des lieux que l’on aimerait ne jamais voir, dont on voudrait nier l’existence. La visite d’Auschwitz-Birkenau est le moment le plus éprouvant d’un voyage en Pologne. Mais il est de notre devoir de voir pour que la mémoire n’oublie jamais......Détails.......


Le Zyklon B, un pesticide utilisé dans la chambre à gaz.
 
Créé au milieu de l’année 1940 dans une ville du sud de la Pologne, Auschwitz a d’abord été un camp de concentration et de travail ; il accueillait des prisonniers politiques et tous ceux que le régime nazi considérait comme asociaux : Tziganes, homosexuels, témoins de Jéhovah...
En 1941, l’Allemagne nazie occupait seule le territoire polonais et à partir de 1942, elle fit d’Auschwitz le centre d’extermination massive des Juifs d’Europe afin de créer une société de « race pure ».
On entassait les Juifs dans des trains destinés au transport des animaux et quand ils arrivaient au camp, après plusieurs jours, plusieurs étaient déjà morts de faim, de soif, d’asphyxie...
Les personnes malades, âgées, les handicapés, les femmes enceintes, les enfants étaient envoyés à la chambre à gaz.

L’entrée du camp d’Auschwitz.

D’autres étaient sélectionnés pour servir à des expériences médicales criminelles. Les adultes aptes au travail étaient mis à nu, rasés, tatoués sur l’avant-bras d’un numéro matricule.
« Le travail rend libre » peut-on lire encore aujourd’hui sur la porte grillagée de l’entrée du camp d’Auschwitz.
Autour du camp d’Auschwitz gravitaient 45 camps satellites, dont plusieurs servaient l’industrie allemande, entre autres celle de l’armement. Le camp de Birkenau, construit dans les marécages, à trois kilomètres d’Auschwitz, était un immense camp de travail forcé et aussi un camp d’extermination.
Il s’étendait sur 170 hectares qu’entouraient 16 kilomètres de barbelés électrifiés et il regroupait 300 baraques. Dans chacune d’elles s’entassaient jusqu’à 500 personnes.
« C’est ici à Birkenau qu’était appliquée la solution finale de la question juive, c’est-à-dire la mise à mort des Juifs à une échelle industrielle », raconte un guide du camp. Dès qu’ils sortaient du train, bon nombre d’entre eux étaient exterminés sur le champ.
Quatre chambres à gaz pouvant recevoir chacune 1400 personnes à la fois fonctionnaient à plein régime. Les cendres étaient dispersées dans les champs et les lacs autour.

Le bunker d’Hitler, à la Tanière du Loup, dans le nord de la Pologne.
 
À l’approche des armées alliées, en 1944, les nazis s’empressèrent d’effacer toutes traces des crimes commis en dynamitant les fours crématoires, en assassinant les témoins des génocides, en recouvrant les fosses qui contenaient les cendres des victimes, en brûlant la liste des juifs exterminés et tous les dossiers pertinents.
Le camp d’Auschwitz-Birkenau fut libéré en 1945 par l’Armée rouge. 7500 détenus y furent trouvés, dont 300 enfants, tous dans un état lamentable. On estime qu’en cinq ans (1940-45), plus de 1,1 million d’hommes, femmes et enfants, sont morts à Auschwitz-Birkenau, dont 900 000 le jour même de leur arrivée.
Environ un million de personnes étaient juives.

Souliers de femmes trouvés à Auschwitz.

Deux ans après la libération du camp, le Parlement polonais décida d’en faire un musée à la mémoire des victimes. Le musée Auschwitz-Birkenau couvre aujourd’hui 191 hectares (20 hectares à Auschwitz et 171 hectares à Birkenau) et il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
C’est le plus grand cimetière de l’humanité, sans tombe, et l’endroit le plus visité de toute la Pologne.
Le camp d’Auschwitz a été préservé dans l’état dans lequel il se trouvait à la fin de la guerre. Il regroupe 28 blocs de briques identiques, tous bien alignés et entourés de barbelés.

Latrines, au camp de Birkenau.
 
Certains présentent des expositions qui nous montrent les preuves matérielles du crime, les conditions de détention, la vie quotidienne du prisonnier... On y voit aussi des collections émouvantes d’objets qui ont appartenu aux prisonniers : des montagnes de chaussures de femmes, des valises personnelles, des casseroles, des lunettes...
Et aussi deux tonnes de cheveux de femmes qu’on utilisait pour rembourrer les meubles.
On y voit également la prison du camp où les plus rebelles furent soumis à des traitements cruels, le mur de la mort où furent exécutés des milliers d’innocents et le reste d’une chambre à gaz.
En arrivant à Birkenau, devant la fameuse porte qui prolonge les rails de la voie ferrée à l’intérieur du camp, nous ressentons un silence et une lourdeur indescriptibles.
L’esprit des lieux est troublant. Sur les 300 baraques qui s’y trouvaient, il n’en reste plus qu’une soixantaine. Et on peut voir les ruines des crématoires et chambres à gaz.

Intérieur d’une baraque, camp de Birkenau
 
En visitant le camp des latrines, où aucune intimité n’était possible, on imagine aisément la vie déplorable dans ces camps : manque d’eau potable, manque de nourriture, conditions sanitaires exécrables, vermine, poux... Plusieurs prisonniers mouraient de typhus et d’autres maladies.
Un autre lieu de mémoire en Pologne est la Tanière du Loup, dans la région de Mazurie au nord du pays.
C’est là, tout près de la frontière russe, qu’Hitler avait installé son quartier général, dans une forêt entourée de lacs et de marécages, à l’abri de tous les regards.
La Tanière du Loup était une véritable ville avec plus de 200 bunkers de béton où travaillaient pas moins de 2000 personnes.
Le quartier était entouré d’une zone minée (plus de 55 000 mines y ont été trouvées après la guerre) et un chemin de fer le reliait à Berlin pour le transport des matériaux de construction.
Le bunker le plus impressionnant était celui d’Hitler, dont les murs épais demeuraient étanches aux bombes. Le dictateur y passa 850 jours, en prévision d’une attaque russe. Et c’est dans ce bunker qu’il manigançait ses idées de fou : celles des camps de la mort, de l’extermination des Juifs, de la destruction de Varsovie après l’insurrection de 1944...
C’est là aussi qu’eut lieu le premier attentat manqué contre Hitler le 20 juillet 1944, par Claus von Stauffenberg, un des hauts officiers de l’état-major d’Hitler. Ce dernier fut exécuté la nuit même.

Une chambre à gaz, à Auschwitz
 
Le site fut dynamité par les nazis à la fin de la guerre. Aujourd’hui, il ne reste que quelques bunkers en ruines où la nature a repris ses droits. Il est possible de visiter l’endroit en prenant place dans un ancien véhicule nazi.
Source Le Journal de Montreal
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