mercredi 21 juin 2017

Suisse : « L’antisémitisme perdure et doit être combattu avec fermeté »

 
 
« 70 ans après l’horreur de la Shoah, l’éternel concept du « mauvais juif » perdure de manière quasi inchangée et les mêmes sentiments négatifs sont activés, seule la façade a changé ». En 1998, la Commission fédérale contre le racisme (CFR) présentait un état des lieux de l’antisémitisme en Suisse. Qu’en est-il aujourd’hui ?.......Détails..........



La revue TANGRAM consacre son nouveau numéro au sujet, faisant également écho aux 150 ans de l’accession aux droits civiques des juifs de Suisse. Que dire de l’antisémitisme dans notre pays en 2017 ?
Si les lignes de front de l’antisémitisme ont légèrement bougé – nouveaux moyens de communications obligent, le même constat s’impose : il s’agit de rester vigilant pour éviter que l’instrumentalisation de la haine antijuive ne fasse le lit des extrémismes.
Qu’est-ce que l’antisémitisme ? Comment s’articule-t-il aujourd’hui ? Qu’est-ce qui fait la singularité de la haine antijuive telle qu’elle s’exprime aujourd’hui ? Quel rôle jouent Internet et les réseaux sociaux dans sa propagation? Quels préjugés persistent ? Quelle est l’influence du conflit israélo-palestinien sur l’instrumentalisation de cette idéologie de la haine ? Comment combattre cette dernière efficacement ? Quelles politiques pourraient être mises en place en Suisse pour renforcer la prévention ? Que peut faire la pédagogie face à l’antisémitisme ?
C’est entre autres à ces questions que la CFR consacre le nouveau numéro de TANGRAM.
Cette démarche n’a pas l’ambition de couvrir l’entier du sujet. Elle a pour objectif d’alimenter la discussion et d’apporter un nouvel éclairage sur un certain nombre de sujets originaux.
Comme l’expliquent plusieurs auteurs invités à s’exprimer dans TANGRAM, le nouveau millénaire a vu l’émergence d’un antisémitisme mondialisé. « 70 ans après l’horreur de la Shoah, l’éternel concept du « mauvais juif » perdure de manière quasi inchangée et les mêmes sentiments négatifs sont activés, seule la façade a changé », démontre par exemple la chercheuse Monika Schwarz-Friesel.
Un constat est préoccupant : selon une étude récente (CSDH 2015), près d’un Suisse sur trois continue à adhérer aux clichés véhiculés sur les juifs. Dans une interview, la professeure Monique Eckmann répond à une question sensible : critiquer Israël, est-ce de l’antisémitisme ?
Le dossier met aussi en lumière plusieurs épisodes historiques qui ont marqué la Suisse, s’intéressant à leur impact durable sur la société.
L’historien Jakob Tanner s’exprime sur le contexte politique et social dans lequel avait travaillé la commission Bergier, et les sensibilités qui persistent, près de 20 ans après la publication de son rapport.
Le cinéaste Jacob Berger évoque quant à lui la grande violence qui a accompagné la parution d’« Un juif pour l’exemple » de Jacques Chessex et l’adaptation qu’il en a faite dans le film éponyme.
Comment réagir face à la recrudescence des propos antisémites, en particulier sur Internet et les réseaux sociaux ? Sabine Simkhovitch-Dreyfus, vice-présidente de la CFR, est d’avis que les réponses adéquates ne pourront être mise en œuvre que si elles sont accompagnées par une volonté politique et la mise en place d’une prévention indépendante de la politique d’intégration. Le professeur Christian Mathis illustre pour sa part le rôle essentiel de l’école dans l’enseignement du thème de l’Holocauste.
« L’antisémitisme n’a pas disparu. Il prend diverses formes, s’appuie sur différents prétextes, mais il est toujours là et doit être combattu avec fermeté et constance », affirme la présidente de la CFR, Martine Brunschwig Graf, dans l’éditorial.

Source Albinfo
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