lundi 3 avril 2017

Tel Aviv : Sea, Tech & Fun....

 
 
Tel-Aviv, en ce moment, c’est le très bon plan pour les affaires”, annonce Daniel Rouach, président de la chambre de commerce France-Israël. Pourquoi une telle dynamique ? Parce que le pays est devenu en quelques années un véritable cluster de start-up innovantes. Il y a dix ans de cela, de jeunes entrepreneurs ont commencé à rassembler leurs forces, d’abord au nord de la capitale économique israélienne et aussi autour de Haïfa et de Rechovot......



Mais, entre toutes, c’est Tel-Aviv qui a su le mieux se démarquer grâce à une politique de création d’incubateurs très solide.
“L’écosystème high-tech à Tel-Aviv s’est développé comme un copier-coller de la Californie : nous avons de très bonnes universités, du capital-risque, une jeunesse qui a envie de voir la vie du bon côté et toute une technologie liée à l’armée qui a favorisé le terrain de la recherche.
À cela s’ajoute une atmosphère conviviale, festive et détendue : voilà le microclimat qui favorise la naissance des start-up”, analyse Daniel Rouach.

Pépinières high-tech

Aujourd’hui, Tel-Aviv est une vraie ville connectée. Pas un mètre sans trouver du WiFi, un café où brancher son ordinateur ou un espace de coworking. “L’avenue Rothschild, qui était autrefois une grande artère essentiellement résidentielle, est devenue un véritable poumon high-tech”, poursuit Daniel Rouach.
Plus largement, des centres de R&D et des incubateurs ont poussé un peu partout dans la ville, tous soutenus par de grandes banques et des groupes d’investissement.
Focalisées principalement sur la FinTech, le bitcoin ou la santé, ces pépinières forment des sortes de micro-clusters qui confèrent à la ville une atmosphère unique et détendue, surtout depuis que la présence de l’armée s’est estompée avec la relocalisation de certaines bases en dehors du centre-ville. “Il y a vingt ans, Tel-Aviv était très provinciale, mais le mouvement des start-up l’a radicalement transformée.
Aujourd’hui, on circule à vélo électrique ou en trottinette pour aller travailler”, sourit le président de la chambre de commerce.
Aujourd’hui, Tel-Aviv est une vraie ville connectée. Pas un mètre sans trouver du WiFi, un café où brancher son ordinateur ou un espace de coworking.

Tel-Aviv est ainsi devenue le cœur économique d’un petit pays qui a rejoint l’OCDE en 2010.
Avec une croissance régulière depuis les années 2000, d’abord autour de 5 %, puis située aujourd’hui entre 3 % et 4 %, Israël a atteint un PIB de 300 milliards de dollars US, l’équivalent de celui du Danemark. “Mais le pays possède encore un bon potentiel de croissance”, affirme Florent Della Valle, adjoint au chef du service économique de l’ambassade de France à Tel-Aviv. Car, si Israël compte par exemple huit millions d’habitants comme l’Autriche, il est encore loin d’avoir atteint la richesse de la petite nation alpine.
“À ce rythme, il faudra dix à quinze ans pour qu’Israël rejoigne le niveau de richesse des pays européens les plus prospères”, constate Florent Della Valle.
Quatre milliards de dollars sont investis chaque année dans les start-up israéliennes.

60 % de ces financements proviennent des États-Unis et 25 % de Chine.
Pour l’heure, même si les charges sociales sont beaucoup moins élevées qu’ailleurs, les revenus restent très disparates. Alors que le salaire moyen est d’environ 2 000 €, il frôle les 4 000 € dans les domaines liés aux nouvelles technologies.
“La frontière entre la tech et l’économie traditionnelle est extrêmement marquée”, analyse l’économiste.
Cela se ressent d’autant plus que le coût de la vie est élevé, un sujet récurrent dans le débat politique. Aussi la classe moyenne “non tech” peine-t-elle à se loger, alors que de nombreux acheteurs étrangers s’offrent des appartements à Tel-Aviv, un phénomène entrenant les prix exorbitants de l’immobilier. à cela s’ajoute le fait qu’Israël manque de main-d’œuvre dans le BTP et doive recruter en dehors de ses frontières pour développer l’offre.
La ville de Tel-Aviv s’efforce en effet de faire sortir de terre de nouveaux quartiers résidentiels, comme, entre autres, celui de Montefiore.
En parallèle, elle s’attelle à améliorer son système de transports en commun avec la construction d’un métro souterrain et d’un tramway, dont la première ligne devrait être mise en service d’ici 2022.
Une ligne de TGV Tel-Aviv-Jérusalem devrait également être inaugurée en 2019.

Serial entrepreneurs

Ces améliorations côté transports et immobilier s’imposent comme une nécessité, car la population israélienne ne cesse de croître en raison, d’une part des naissances, mais surtout des “alyas”, ces retours de la diaspora juive vers la Terre Promise.
Et c’est précisément l’alya russe des années 1990 qui a donné le coup d’envoi de la high-tech en Israël, les juifs venus de l’ex-URSS étant très versés dans la R&D. “Le gouvernement israélien a mis en place les premiers incubateurs pour permettre aux nouveaux immigrants de développer l’innovation au sens large, explique Delphine Adjiman, conseillère Export Tech & Services pour Business France Israël.
C’est également dans les années 90 que les premières pépites ont vu le jour en Israël, conçues par des équipes de R&D inventives et des ’serial entrepreneurs’ charismatiques, par exemple la clé USB de Dov Moran, la première messagerie instantanée ICQ de Yossi Vardi ou bien encore des trouvailles en matière de cyber sécurité.”
D’autres raisons peuvent expliquer ce climat propice à l’entrepreneuriat. Comme l’analysent Dan Senor et Saul Singer dans leur célèbre livre Israël, la Nation Start-up, la proximité du danger lié à un potentiel conflit armé forge le caractère des jeunes Israéliens et leur donne une certaine habitude du risque, une grande capacité d’adaptation paradoxalement positive.
“Aujourd’hui, on compte 5 000 à 7 000 start-up en Israël, dont une majorité autour de Tel-Aviv. C’est moins qu’en France certes, où l’on en dénombre environ 10 000, mais le ratio par habitant est énorme en comparaison.
 Et l’écosystème est ici beaucoup plus naturel qu’ailleurs”, reprend Florent Della Valle.

Le service militaire obligatoire pour les garçons comme pour les filles solidifie l’effet de réseau. “De plus, l’armée forme les jeunes avant même qu’ils aillent à l’université. Ils ont donc déjà des compétences pratiques avant d’entrer dans le monde du travail”, conclut l’économiste.
Et tandis que la France dépense 2 % de son PIB en R&D, Israël y consacre 4 % depuis plus de dix ans.
Le pays est le seul au monde, avec la Corée qui se place au même niveau, à investir autant depuis de si longues années.
Autre atout évident d’Israël, l’ouverture de ses habitants vers l’extérieur. “Les Israéliens sont un peuple d’immigrants, ils ont donc le réflexe d’organiser des levées de fonds à l’étranger”, continue Delphine Adjiman. 60 % des financements de start-up proviennent des États-Unis et 25 % de Chine, qui se fait de plus en plus présente en Israël. En tout, quatre milliards de dollars sont investis chaque année dans les start-up israéliennes et environ 10 milliards dans leur rachat.
Ces investissements viennent de grands groupes, mais surtout de capital-risqueurs comme Jerusalem Venture Partners, Pitango, Magma VC etc… “Ces sociétés font vraiment partie de l’écosystème, souligne la conseillère Export Tech de Business France. Les Israéliens visent l’étranger, non parce qu’ils ne considèrent pas Israël comme un marché potentiel, mais parce qu’ils ont ce réflexe de voir loin.”
Cet atout serait-il aussi la limite des start-up israéliennes, qui se font et se défont au gré des rachats étrangers ?
“On parle ici de ’serial start-uppers’, raconte Delphine Adjiman, car les gens créent leurs boîtes, les revendent et en lancent de nouvelles, sans véritable état d’âme.”
En 2015, la valeur des start-up israéliennes s’élevait à 25 milliards. Et les rachats par les géants d’Internet vont bon train, l’un des plus impressionnants étant celui de Waze par Google pour un milliard de dollars en 2013. Autres exemples de cet appétit pour les jeunes pousses locales : Face.com a été acquis par Facebook en 2012 pour 100 millions de dollars, tandis qu’en 2016 Otto a été raflé par Uber pour 680 millions.
Quant à Viber, elle a été rachetée en 2014 par Rakuten, l’Amazon japonais, pour 900 millions de dollars.
“À l’époque, nous comptions 350 millions d’utilisateurs, aujourd’hui, nous en avons 800 millions à travers le monde, en particulier dans les Balkans et en Asie du Sud-Est”, explique Nadav Avidan, le porte-parole de Viber.

Mentorat et espaces de travail

Ces success stories incitent les groupes du monde entier à tourner leurs regards vers Israël. Aujourd’hui, des grands noms tels Microsoft ou Coca Cola, proposent du mentorat et des espaces de travail aux start-up qui pourraient leur apporter des solutions intéressantes.
En tout, Israël rassemblerait près de 200 accélérateurs, sans compter les espaces de coworking, qui eux aussi constituent un véritable stimulus. Parmi ceux-ci, Urban Place propose à de petites entreprises une cinquantaine de bureaux clé en main, mais surtout un service personnalisé et les meilleurs moyens de créer du réseau.
Ouvert en 2015 au tout début de l’avenue Rothschild, le lieu offre des vues époustouflantes sur la Méditerranée. D’ailleurs, on y entend souvent parler français, parce que ses fondateurs sont originaires de l’Hexagone.
Car, ce n’est plus un secret, la French Tech, elle aussi, se plaît à Tel-Aviv, ville ouverte aux entrepreneurs de Paris qui auraient le désir de rejoindre l’écosystème vibrant de la Start-up Nation.
Source Voyages d'Affaires
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