dimanche 26 février 2017

Escroquerie aux diamants après les manuscrits d’Aristophil....

 
 
 
Plusieurs plaintes sont sur le bureau des enquêteurs lyonnais émanant d’épargnants grugés. On leur a fait miroiter 8 % de rendement : ils n’ont plus rien, ni épargne, ni pierre précieuse. Des centaines de clients en France à qui des courtiers peu scrupuleux ont vendu des diamants, en guise d’investissements juteux à 8 % de rendement !.....



Après Aristophil et le scandale des manuscrits anciens, l’association de défense de consommateurs de Lorraine (ADC 54) conforte son statut national de lanceur d’alerte et se porte partie civile, dans ce qui s’annonce comme une nouvelle escroquerie dans le domaine des placements exotiques.

Enquête depuis Nancy

Voilà six mois que Guy Grandgirard enquête sur cette affaire, soupçonnée de n’être qu’une énième pyramide de Ponzi.
Les épargnants alimentent le système en argent frais et achètent des biens plus ou moins fantômes.
Les nouveaux entrants paient les quelques sortants, jusqu’au jour où il ne reste plus rien dans la caisse pour régler les dividendes. « Les épargnants achètent des diamants. Sans payer la TVA, puisque ces pierres seraient conservées hors de France. Où ? Personne ne le sait. Il s’agit de diamants ne dépassant pas 0,50 carat, autant dire très petits, et qui du fait de leur taille sont en fait non évaluables ».
Les clients achètent du vent ? « Non, de la poussière de diamant… », déplore Guy Grandgirard.
Comment l’ADC 54 a-t-elle découvert le pot au rose ? En travaillant discrètement sur les placements exotiques et en examinant des plaintes de consommateurs.
À l’instar de cette Meurthe-et-Mosellane, qui a acheté plusieurs diamants pour un montant de 2.700 €. Une salariée de la classe moyenne, ni riche ni pauvre. « On lui a fourni des documents ronflants et inspirant confiance, avec des analyses de pierres, par des laboratoires dont on n’est pas sûr qu’ils existent vraiment », explique Guy Grandgirard, qui sur le site internet de l’ADC 54, met en cause Stock Diamond Limited.
« Une information judiciaire gérée par un juge d’instruction de Lyon, qui a diligenté une enquête, vient d’être ouverte », affirme le président d’ADC 54.

Nébuleuse internationale

Stock Diamond Limited, qui a été créé en mars 2016 a son siège social français à Lyon la Part Dieu. Mais il ne s’agirait que de la partie française d’un iceberg hébergé en eaux troubles à Londres.
« Pour faire simple, nous avons un Français installé en Israël, qui a créé une société domiciliée dans un immeuble à Londres où sont hébergées 956 autres sociétés ! Elle a eu 5 dirigeants en 8 mois d’existence.
Le dernier en date est chypriote. Le site est utilisé comme moyen de contact, par une société lyonnaise, émanation de la société anglaise. C’est elle qui propose à la vente des diamants », confirme Guy Grandgirard, qui au cours de son enquête, a constaté que toutes les pistes finissaient, à un moment ou un autre, en Israël.
Un consommateur de Guyane, qui a alerté l’ADC 54, a acquis un diamant de 0,51 carat pour 2.800 € : « Il voudrait récupérer son argent ou son diamant, hélas il ne trouve plus que porte close. Pas de diamant, pas d’argent, plus d’interlocuteur », confirme Guy Grandgirard.
Et pour cause, depuis le 20 février, Stock Diamond Limited, à qui nous avons demandé des explications, n’a plus de contact téléphone et son site internet est fermé.
Dès 2016, l’Autorité des marchés financiers (AMF) avait mis en garde le public sur les investissements en diamants et pointait du doigt l’opacité des réseaux, celle des pays d’accueil et sociétés écrans aussi exotiques que fantaisistes. Une fiche très circonstanciée et claire avait d’ailleurs été émise par l’AMF. « Mais on ne peut pas empêcher les gens de vouloir faire fructifier leur épargne.
Quand un livret bleu propose 0,75 % de rendement, des diamants comme des manuscrits ne peuvent pas rapporter 8 % », explique Guy Grandgirard, qui avec l’avocat de l’ADC 54 va se porter partie civile et s’apprête à déposer plainte. À peine le début d’un dossier tentaculaire…

Pascal SALCIARINI 

Source L'Est Republicain
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