dimanche 15 janvier 2017

Conférence de Paris, une conférence de paix qui, paradoxalement, va attiser la haine...


 
Officiellement, la conférence organisée à Paris ce dimanche a pour objet de résoudre le conflit israélo-palestinien. La France dit vouloir favoriser la paix en amiable médiateur. Il est difficile de croire que tel est l’objectif poursuivi. Car le gouvernement n’imaginait certainement pas qu’Israël accepterait de participer à des discussions dans une enceinte de 70 Etats, y compris la Ligue Arabe, dont la plupart ne sont pas des démocraties et lui sont hostiles jusqu’à mettre en cause son existence même...
 



 
Quel est l’intérêt de mettre ainsi Israël au ban de la communauté internationale, alors que se multiplient les actes de terrorisme sur son sol et les actes antisémites sur le sol français ?
L’ambiguïté de la position de la France vis-à-vis d’Israël devient un handicap pour notre diplomatie dont les orientations sont de moins en moins lisibles.
En promouvant au niveau européen le boycott des produits issus des territoires litigieux, la France heurte les plus farouches partisans au sein des partis de gauche en Israël d’une solution rapide à deux Etats, et souligne dans le même temps ses contradictions car il n’est nul boycott qui frappe les importations provenant de dictatures avérées.
En ne pavoisant pas aux couleurs d’Israël au lendemain de l’attentat terroriste qui s’est soldé par la mort de jeunes soldats écrasés par un camion bélier à Jérusalem, comme l’a fait l’Allemagne à la porte de Brandebourg, la France a révélé son deux poids/deux mesures.
En ne s’opposant pas à la résolution de l’Unesco de 2016 qui, revisitant les lieux saints, en fait des monuments musulmans, la France s’est écartée du principe pourtant réaffirmé par le président de la République suivant lequel « Jérusalem est une ville fondamentale pour les trois grandes religions monothéistes ».
Quant à la résolution (2334) adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 23 décembre, grâce à l’abstention des Etats-Unis, pour condamner les implantations israéliennes à Jérusalem-est, elle a été principalement soutenue par la France.
Or ce texte contredit d’une certaine façon la résolution 242 adoptée en 1967 après la Guerre des six jours, qui aurait dû ouvrir la voie à une négociation directe entre Israël et les Etats arabes si ces derniers ne l’avaient refusée.
Les thèmes de la conférence indiqués sur le site internet du ministère des Affaires étrangères laissent perplexe : d’abord, il s’agirait de consentir des incitations économiques pour les deux parties en cas d’accord de paix ; mais les financements en faveur de l’Autorité palestinienne sont déjà considérables, cette dernière étant le premier récipiendaire au monde de l’aide budgétaire française. Quant à l’Union européenne, depuis 1994, elle a versé près de 6 milliards d’euros à l’Autorité palestinienne, tout en s’inquiétant d’ailleurs de certains détournements.
En revanche, on ne voit pas l’ombre d’une aide de la France ou de l’Europe à Israël, laquelle contribue à certains programmes européens.
Le second point aurait trait à « la consolidation des capacités du futur Etat palestinien et au travail avec les sociétés civiles israélienne et palestinienne », mais là encore, on doit rappeler que c’est ce que visent déjà les aides françaises et européennes.
Le moment est si peu opportun pour cette conférence qu’on ne peut s’empêcher de se demander si, à quelques mois des échéances électorales présidentielles, il ne s’agit pas de s’adresser à un électorat musulman à motiver pour aller voter. Il n’est pas sûr que cette initiative porte ses fruits : elle aura seulement au passage contribué à délégitimer encore Israël, au risque d’accroître la haine du sionisme et l’antisémitisme qui en est aujourd’hui le corollaire.
 
Noëlle Lenoir
 
Source L'opinion
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