mercredi 7 décembre 2016

Façonnable ou la "success story" du fils d'un petit tailleur juif polonais....






C'est la fin d'une histoire. En fermant son siège de Nice, où elle a été créée voilà plus d'un demi-siècle, la griffe de prêt-à-porter tourne une page de son histoire. L'histoire de Façonnable est une histoire de famille. Une success story, de père en fils, de fils en aiguille. Ou comment une petite boutique est devenue un empire familial.....







Tout commence à Nice en 1950. Jean Goldberg, juif polonais, qui s'est installé à Nice en 1941 avec son épouse, Bella, et leurs deux fils, Fernand et Albert, ouvre une boutique-atelier, rue de Paradis.
Il est tailleur pour hommes, a de l'étoffe, une solide réputation et l'aiguille agile.
Son fils, Albert, passe des heures dans l'atelier à observer le paternel, virtuose du costard, façonneur de chemises et de vestons, travailleur de cols et de manchettes.
CAP en poche et libéré de ses obligations militaires, Albert lance, en 1961, la marque Façonnable et présente sa première collection l'année suivante. La première de plus de 80 collections !
Styliste inspiré et inspirant, pionnier du sportswear chic, "Monsieur Albert" est aussi un bâtisseur: en une dizaine d'années la petite marque made in Côte d'Azur devient une référence, la griffe haut de gamme qui monte.


La conquête du monde et la chute


Au début des années soixante-dix, Albert s'associe avec son beau-frère, Jean-Pierre Benaym.
Le créateur et le gestionnaire, un duo à qui tout sourit. On ne compte plus les ouvertures de boutiques: à Monte-Carlo, Cannes, Saint-Tropez, Marseille, Lyon puis boulevard Saint-Germain à Paris. Façonnable lance une ligne pour femmes, une collection de lunettes…
En 1993, la griffe s'offre une adresse prestigieuse à New York sur la 5e avenue et la petite maison de luxe de la French Riviera poursuit sa conquête du marché international implantant ses magasins aux quatre coins du monde: de la Belgique à la Corée du Sud en passant par l'Espagne ou le Japon.
À la fin des années quatre-vingt-dix, la marque niçoise est représentée dans plus de 500 points de vente.
En 2000, l'Américain Nordstorm débourse 270 millions de dollars pour s'offrir la marque niçoise.
Un an plus tard, Albert Goldberg, resté directeur artistique du groupe, claque la porte. C'est la fin de l'entreprise familiale. Et le début de la décadence…
Peinant à faire vivre l'esprit de la marque, Nordstorm la cède en 2007 au Libanais M1 Fashion. Mais les dettes s'accumulent: en 2015, le groupe accuse une perte de 20 millions d'euros. Et licencie 91 salariés avant de jeter l'éponge: Façonnable est vendu en 2016 au groupe de prêt-à-porter espagnol Pepe jeans…



Source Nice Matin


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