jeudi 6 octobre 2016

Cyrille Louis et Natacha Polony renvoient dos à dos meurtrier palestinien et victime juive




Quand on a appris le meurtre au couteau pendant son sommeil de Hallel Yaffa Ariel, une fillette israélienne de 13 ans, les échos rapportés par les média français se sont structurés selon un schéma homogène...





Le fait brut, l’acte de meurtre, était correctement relaté. Mais il était toujours assorti d’une exonération du tueur (la « colonisation, » le « sentiment d’humiliation ») et surtout de l’élision des éléments de contexte: le système palestinien d’incitation collective au meurtre, la rétribution du commettant et de sa famille, la joie affichée de la mère du tueur élevé au rang de « martyr. » En un mot, les professionnels de l’information avaient construit un récit vide de sens dont la fonction ne pouvait être que de masquer les mécanismes contemporains de production de l’horreur en terre d’islam et dans les Territoires palestiniens en particulier.
Pour des raisons difficiles à percer, Le Figaro est revenu sur cet épisode trois mois plus tard.
Cette fois-ci, son envoyé spécial, Cyrille Louis, a attribué le crime au malheur commun de deux sociétés et surtout, il a renvoyé dos à dos le tueur et la très innocente victime : « les deux familles pleurent leurs enfants disparus avec des mots qui se ressemblent. »
Telle une péronnelle, Natacha Polony reprenait le jugement de Salomon de son confrère, mais rajoutait dans sa chronique du matin une pointe de désinformation exonératrice.  » …la famille de la petite israélienne proclame le droit du peuple juif sur la terre biblique, quitte à expulser les Palestiniens. «  Si on la comprend bien, le tueur avait frappé pour ne pas être expulsé de sa terre. Israël imagine-t-il, prétend-il, prépare-t-il une quelconque expulsion des Palestiniens ?
A Natacha Polony d’en apporter la preuve ou du moins des indices. Pour ce que nous en savons, Israël a plutôt tendance à s’expulser lui-même. Comme 10.000 de ses citoyens, de Gaza, à l’été 2005.  La famille meurtrie de la fillette poignardée avait demandé ex-post, après la tuerie pas avant, non pas d’expulser « les Palestiniens », mais d’expulser la famille du tueur. Qu’il est facile, chère Natacha, de mettre la vérité cul par dessus tête au prix d’un glissement sémantique discret !
Tentons de rétablir quelques éléments de réalité pour comprendre la machine terroriste palestinienne qui a abouti entre autres horreurs, au meurtre épouvantable de Hallel Yaffa Ariel.


1) Le système public d’incitation au djihad


« Je voudrais que vous imaginiez une journée de la vie d’un enfant palestinien de 13 ans. Je l’appellerai Ali. Ali se réveille avant l’école; il va s’entraîner dans une équipe de football qui a pris le nom de Dalal Moughrabi, une terroriste palestinienne responsable de la mort de 37 israéliens, les passagers d’un autobus.
A l’école Ali participe à une manifestation sponsorisée par le Ministère palestinien de l’Éducation en l’honneur de Baha Alyan, l’auteur l’an dernier du meurtre de trois civils israéliens.
En rentrant chez lui, Ali voit une statue imposante érigée par l’Autorité palestinienne depuis à peine quelques semaines, en l’honneur de Abou Sukar. Il s’agit de l’auteur de l’explosion d’une bombe qui a tué 15 israéliens dans le centre de Jérusalem. »
« Une fois à la maison, Ali allume la télé. Il y voit une interview d’un éminent responsable palestinien, Jibril Rajoub, qui déclare que s’il avait une bombe atomique, il la lancerait sur Israël le jour même. Ali met alors la radio, et entend le conseiller du président Abbas, Sultan Abou al-Einein, qui adjure les Palestiniens d’agir par des propos dont voici la citation:  » tranchez la gorge des Israéliens partout où vous en trouverez. »
Ali consulte sa page Facebook. Il y a des messages du Fatah, le parti du Président Abbas, qualifiant le massacre des 11 athlètes israéliens aux Jeux Olympique de Munich « d’acte héroïque. » Sur Youtube, Ali visionne une vidéo du Président Abbas lui-même déclarant: « Chaque fois que le sang sera versé pour Jérusalem, ce sera bienvenu. » Citation textuelle.
« Après le dîner, Ali demande à sa mère ce qu’il arriverait s’il tuait un Juif et s’il était emprisonné. Voici ce qu’elle lui dit. Elle lui dit qu’il recevra des milliers de dollars tous les mois de l’Autorité palestinienne. En fait, lui dit-elle, plus de Juifs il tuera, plus il recevra d’argent. Et quand il sortira de prison, Ali aura un emploi garanti par l’Autorité palestinienne.
« Mesdames et messieurs. Tout ceci est réel. Cela arrive tous les jours, tout le temps. Malheureusement, Ali est à l’image des centaines de milliers d’enfants palestiniens à qui on inculque une haine fanatique tout le temps, à chaque heure qui passe.
C’est un abus d’enfants.  Imaginez que votre enfant subisse un lavage de cerveau de ce genre. Imaginez ce qu’il faut faire pour qu’un jeune garçon ou une jeune fille se libère de cette culture de la haine. Certains le feront mais pas la grande majorité. Comment l’un d’entre nous peut-il penser que les jeunes palestiniens soutiennent la paix quand leurs dirigeants infectent leurs esprits du poison belliciste ?


2) La rétribution sur l’argent public de l’auteur d’actes djihadistes et de sa famille


Pour sa contribution au djihad, la famille du tueur de Hallel Yaffa Ariel a reçu exactement un capital de 1.560 dollars et une rente perpétuelle de 364 dollars payés sur les contributions occidentales au budget de l’Autorité palestinienne (nos impôts en partie).
Il faut rappeler que selon un barème détaillé, tout détenu pour crime terroriste par Israël devient ipso facto fonctionnaire de l’Autorité de Ramallah, qu’il reçoit un salaire calculé sur la durée de sa peine (l’importance du crime) et qu’un emploi l’attend à sa sortie. En cas de mort, c’est la famille du « martyr » qui reçoit les dollars.
Selon American Spectator, l’Autorité palestinienne consacrera à ces paiements de 5 à 10 % de son budget en 2016. 130 millions de dollars pour les prisonniers et 172 millions pour les familles.


3) L’adhésion/implication de la famille


Dès qu’elle appris que son fils, le tueur, recevait le titre très honorifique de « martyr », sa mère déclarait : « Mon fils est un héros. J’en suis fière. mon fils est mort en martyr pour défendre Jérusalem et la mosquée Al Aqsa. Fasse qu’Allah, le Seigneur du monde, lui permette de rejoindre les martyrs qui l’ont précédé, et il n’est pas meilleur qu’eux.
Selon la volonté d’Allah, que tous suivent demain cette voie, tous les jeunes de Palestine. Qu’Allah soit loué. » [Local Hebron News Network http://alkhalil.ps/, 30 juin 2016]
Pour assurer la cohérence de leur récit reconstruit, Cyrille Louis comme Natacha Polony rapportent des paroles des parents du tueur, à l’évidence pré-codées pour l’opinion occidentale. L’un et l’autre les reprennent : « c’était un garçon simple et paisible, …il aimait faire du vélo, écouter de la musique… » Ce qui ne l’empêcha nullement de porter en quelques secondes 20 coups de couteau dans le dos de l’enfant endormie.
Dans l’exercice de leur art, les deux professionnels de l’information auraient pu nous gratifier d’une explication de ce paradoxe.
Ils ne l’ont pas fait. Ils brouillent l’esprit de leur public sur la réalité du djihad palestinien. Sont-ils ignorants, obéissent-ils à des instructions, perçoivent-ils les attentes de leurs employeurs, protègent-ils leurs emplois? En tous cas, ils mentent, et ils mentent sur des sujets d’éthique et de civilisation.


Jean-Pierre Bensimon


Source Tribune Juive