dimanche 28 février 2016

Naama Shapir: "Ils nous ont jetées des bouteilles à la figure, et j'ai arrêté de chanter l'hymne national. Je l'ai tout simplement crié"


 

La star "religieuse" de la sélection féminine nationale de basket-ball raconte ce qu'il s'est passé lorsqu'un supporter lui a demandé de signer un autographe pendant Shabbat, se souvient de sa désagréable blessure au genou et de la manière dont la "Tikva" a été huée à Ankara, puis divulgue le nom qu'elle portera la saison prochaine...


Shapir, originaire de Mizpe Hoshaya, dans la vallée de Jezréel, est la première joueuse de basket-ball "religieuse" à intégrer la sélection nationale. Lorsqu'elle débuta sa carrière internationale, elle s'attira les foudres de la FIBA: sa demande de jouer avec un t-shirt sous son maillot, en adéquation avec sa foi, et pour des raisons de "Tsniout" fut rejetée, et portée devant le tribunal supérieur du sport en Suisse.
En 2009, quelques instants avant de débuter son premier match international avec les moins de 20 ans en Macédoine, les arbitres lui demandèrent soit de retirer son t-shirt soit de quitter le terrain, et elle éclata en sanglots; seulement après que la sélection toute entière ait menacé de ne pas participer à la rencontre, les hommes en noir s'inclinèrent.
Même si la solution actuelle au problème de pudeur n'est pas idéale, toutes les joueuses de la sélection apparaissent, comme Shapir, avec un t-shirt à manches courtes sous le maillot.

"Cette situation me dérange un peu, je suis sûre que les joueuses auraient préféré jouer comme elles ont l'habitude de la faire. Je leur suis très reconnaissante d'avoir sacrifié leur confort afin que je puisse être de la partie".



La semaine prochaine, Shapir fêtera son 26ème anniversaire, et dans six mois (avec l'aide de D.ieu) elle se mariera avec l'élu de son cœur, Yehuda Shilo, commandant dans l'infanterie. "Nous nous connaissons depuis la cinquième, nous avons grandi dans le même village, nous avons le même idéal. La seule chose qui m'est difficile, c'est que des fois il ne soit pas à la maison en fin de semaine, dans le meilleur des cas".
Seulement, avant qu'elle ne porte, à son doigt, sa bague de mariée, Shapir rêve du titre de championne avec son équipe, Maccabi Ramat Hen, en tête de la ligue avec 18 victoires en 20 rencontres. Les horaires d'entraînement sont arrangées en fonction de ses croyances: une séance le vendredi avant l'entrée de Shabbat, et une autre le samedi soir à sa sortie.
Shapir partage une location à Ramat Gan avec deux de ses coéquipières, Daniel Diamant et Sophie Bikosfky: "Elles ont déjà appris ce qu'est une plata de Shabbat et un kumkum, et on s'arrange très bien avec nos différences", la joueuse de déclarer avec humour.
Aux États Unis, dans l'Ohio, depuis qu'elle a permis à son université de remporter la WNIT, elle est jusqu'à aujourd'hui considérée comme une star à Toledo. En 2011, lors de la finale, qui eut lieu vendredi soir, la joueuse rentra 40 points. Lors de la cérémonie du coupage des paniers, elle préféra faire semblant, en faisant des gestes avec ses doigts. Elle refusa poliment de signer les autographes à ses supporters, et rentra chez elle à pieds.
Lorsqu'on lui demande quelle joueuse elle craint le plus, elle répond avec humour: "Une seule. Ma sœur Yael, qui a un an de moins que moi, et qui joue en seconde division. Je n'ose jamais l'inviter à faire un "un contre un" avec moi".



Par David Sayada


Source KadurSal Israel