mercredi 27 mai 2015

Des Palestiniens torturés et exécutés par les forces du Hamas pendant le conflit de 2014...


Les forces du Hamas ont mené une campagne brutale d’enlèvements, d’actes de torture et d’homicides illégaux contre des Palestiniens accusés d’avoir « collaboré » avec Israël...Details et analyse... 



PROFITER DU CONFLIT POUR RÉGLER DES COMPTES

Notre rapport, intitulé ‘Strangling Necks’: Abduction, torture and summary killings of Palestinians by Hamas forces during the 2014 Gaza/Israel conflict, met en avant une série de violations, telles que l’exécution extrajudiciaire d’au moins 23 Palestiniens, et l’arrestation et la torture de dizaines d’autres personnes, dont des membres et des sympathisants du Fatah, le rival politique du Hamas.
Alors que les forces israéliennes semaient mort et destruction à Gaza, les forces du Hamas ont saisi cette occasion pour régler des comptes de manière impitoyable, en se rendant coupables d’une série d’homicides illégaux et d’autres violations graves.
Atta Najjar, un ancien policier qui avait servi sous l’Autorité palestinienne et qui présentait un handicap mental, purgeait une peine de 15 ans de prison prononcée par un tribunal militaire, après avoir été arrêté en 2009 puis déclaré coupable de « collaboration » avec Israël. Le 22 août 2014, il a été emmené hors de la prison et exécuté.
Son corps portait des traces de torture et des blessures par balles. Ses bras et ses jambes étaient fracturés [...] on aurait dit que son corps avait été placé dans un sac puis fracassé [...] Il avait une trentaine de blessures par balles. Il a été tué comme à l’abattoir, au vu des marques autour de son cou, des blessures à l’arme blanche [...] Et derrière sa tête - il n’y avait pas de cerveau. Vide [...] Il était difficile à porter [...] Il était lourd, comme quand on met de la viande dans un sac ; pas d’os. Ses os étaient brisés. Ils l’ont détruit en prison », a déclaré son frère, qui a récupéré son corps à la morgue de l’hôpital d’al Shifa le 22 août 2014.
Dans le chaos du conflit, le gouvernement de facto du Hamas a donné carte blanche à ses forces de sécurité pour commettre de terribles abus, notamment contre des détenus se trouvant sous sa responsabilité. Ces agissements, dont certains constituent des crimes de guerre, avaient pour but d’obtenir vengeance et de répandre la peur à travers la bande de Gaza.
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DES MEMBRES DU FATAH VISÉS

Un grand nombre de ces homicides illégaux ont publiquement été présentés comme des attaques contre des personnes ayant aidé Israël durant le conflit de juillet-août 2014, dans le cadre d’une opération visant à prendre les « collaborateurs » pour cible.
En réalité cependant, au moins 16 des personnes exécutées avaient été placées en détention par le Hamas avant même que le conflit n’éclate. Beaucoup attendaient la fin de leur procès lorsque l’on est venu les chercher en prison pour les exécuter sommairement.
Les forces du Hamas ont également enlevé, torturé ou attaqué des membres et des sympathisants de l’organisation politique du Fatah, leur principal rival à Gaza, notamment des anciens membres des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne.

DES CRIMES EN TOTALE IMPUNITÉ

Les responsables du Hamas demandent régulièrement justice et respect des droits pour les Palestiniens, à Gaza et ailleurs.
Mais ils n’agissent pas toujours d’une manière respectueuse des droits, de la justice et de l’état de droit. En s’abstenant de mettre un terme à de telles violations, les autorités du Hamas traînent la justice dans la boue et cautionnent ces crimes effroyables.
Pas une seule personne n’a été amenée à rendre des comptes pour les crimes commis par les forces du Hamas contre des Palestiniens lors du conflit de 2014, ce qui indique que ces crimes ont été soit ordonnés, soient cautionnés par les autorités.
Au lieu de faire respecter la justice, les dirigeants du Hamas n’ont cessé d’encourager et de faciliter ces crimes contre des personnes sans défense. Ils n’ont même pas condamné les homicides illégaux, les enlèvements et les actes de torture dont ont été victimes des suspects, et ont de fait du sang sur les mains.

UN BESOIN D’ENQUÊTE INDÉPENDANTE ET IMPARTIALE

Les autorités palestiniennes doivent, notamment au gouvernement de facto du Hamas à Gaza, coopérer avec des mécanismes d’enquête indépendants et impartiaux, judiciaires ou non, notamment la Commission d’enquête établie par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies en juillet 2014.
Elles doivent veiller à ce que tous les cas recensés dans le rapport, entre autres, fassent promptement l’objet d’investigations impartiales et indépendantes et, lorsqu’il existe suffisamment de preuves recevables, conduire devant la justice les auteurs présumés de ces crimes dans le cadre de procédures respectant pleinement les normes internationales d’équité des procès, sans recourir à la peine de mort.
Source Amnesty International