mardi 30 décembre 2014

Israël, l’usine mondiale des drones...


Désormais, quand on regarde Jérusalem depuis une terrasse des faubourgs, on n’aperçoit plus seulement le jardin des Oliviers, le dôme du Rocher et sa coupole dorée ou la vieille ville protégée par ses remparts : en étant plus attentif, on observe dans le ciel deux ou trois points blancs lointains...



Ce sont des ballons captifs, gonflés à l’hélium, qui surveillent jour et nuit avec leurs caméras tous les mouvements suspects qui peuvent se produire dans la ville, et permettent d’anticiper les flambées de violence.
C’est le dernier système de surveillance aérienne mis au point par les Israéliens — on croirait revoir les gros ballons qui peuplaient le ciel de Londres pendant le Blitzkrieg.

Mais la sophistication des optiques actuelles a tout changé : il suffit de quelques ballons pour tout voir, avec une autonomie de quelque soixante-douze heures, trois ou quatre fois plus longue que celle d’un drone classique.
Le ballon drone est-il plus vulnérable en étant fixe qu’un avion sans pilote ? En fait non, car une balle tirée du sol percerait sa toile sans gros dégâts, l’hélium étant plus léger que l’air (le ballon ne retomberait donc pas), les plastiques de la toile se rétractant aussitôt.

Outre la sécurité de la capitale du pays, ces ballons ont été employés pour veiller sur la visite du pape à Jérusalem ; ils ont servi de sentinelles autour de la bande de Gaza pendant le dernier conflit avec le Hamas ; on les a également vus au-dessus des stades de la Coupe du monde de football au Brésil.
Les Israéliens produisent des drones depuis quarante ans, quand cela n’intéressait que les artilleurs.

Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres de l’aviation, les ingénieurs français avaient été des pionniers. Dans son très bel album consacré aux drones, Michel Polacco rappelle que le premier appareil français sans pilote, un petit engin de 5,40 mètres d’envergure et de 3,60 mètres de long, décolla d’une rampe de lancement en 1955.
Propulsé par un turboréacteur, il pouvait voler jusqu’à 240 kilomètres. Il redescendait au sol grâce à l’ouverture d’un parachute. Il devait servir d’engin cible pour des avions ou des missiles, et aussi d’appareil de reconnaissance, en étant piloté depuis une télécommande.
Curieusement, le développement de ce programme ne fut pas poursuivi au-delà des années 1980, les Français ne saisissant pas l’intérêt de la miniaturisation de ces machines télépilotées.

Et pourtant, la capture de deux pilotes français après la chute de leur Mirage 2000, en août 1995, en Bosnie, devait tirer la sonnette d’alarme : le problème n’aurait pas existé si la mission avait été remplie par un drone !
Source Valeurs Actuelles