dimanche 28 septembre 2014

Abbas s'attire les foudres des USA en réclamant la fin de l’occupation israélienne devant l’ONU


La situation de la Palestine, et le nouveau conflit qui a ensanglanté Gaza cet été expliquent la montée de l'extrémisme, a dit en substance le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas, vendredi à la tribune des Nations unies...



"Nous nous retrouvons ici, pleins de chagrin, de regret et d'amertume, soulevant les mêmes vieilles questions après une nouvelle guerre, la troisième menée en cinq ans par l'Etat occupant et raciste d'Israël contre la bande de Gaza, cette petite et précieuse partie de notre pays", a dit M. Abbas au début d'un long discours devant l'Assemblée générale des Nations unies lors duquel il a réclamé la fin de l'occupation israélienne et "l'indépendance de l'Etat de Palestine".

"La différence aujourd'hui, c'est que l'ampleur de ce crime génocidaire est plus grande, et que la liste des martyrs, en particulier les enfants, est plus longue (...). La différence aujourd'hui est qu'environ un demi-million de personnes ont été déplacées, et que le nombre de maisons, écoles, hôpitaux, bâtiments publics ou résidentiels, mosquées, usines et même cimetières détruits est sans précédent", a-t-il poursuivi. 
La non-reconnaissance des crimes d’Israël par les USA crée l’extrémisme
Dans une critique voilée à la position américaine, M. Abbas a jugé "inconcevable que certains soient incapables de caractériser cette situation en des termes réels et qu'il leur suffise de déclarer leur soutien au droit d'Israël à se défendre, sans égard pour le sort des milliers de victimes" palestiniennes. Dans ces conditions, "personne ne peut se demander pourquoi l'extrémisme est en hausse et pourquoi la culture de la paix est en perte de vitesse", a dit M. Abbas.
 
Israël pas crédible dans les négociations de paix

Très applaudi, le président de l'autorité palestinienne a répété sa volonté de négocier un accord de paix avec Israël, mais jugé que les négociations n'étaient "ni crédibles ni sérieuses si leur résultat est prédéterminé par les activités de colonisation".
 
Israël se braque

L'amertume exprimée par M. Abbas et la réponse des autorités israéliennes a illustré encore une fois l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix. Cité par le Jerusalem Post, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a jugé que le discours "montre que Mahmoud Abbas ne veut pas, et ne peut pas, être partenaire d'un accord diplomatique".
 
Les USA se sentent offensés

Les Etats-Unis ont fustigé le discours. Il y avait dans "le discours du président Abbas aujourd'hui des descriptions offensantes qui sont profondément décevantes et que nous rejetons", a dénoncé la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki. Dans un bref communiqué, elle a encore dénoncé des "déclarations provocatrices" de la part du dirigeant palestinien. Mme Psaki a encore critiqué des "déclarations contre-productives qui sapent les efforts destinés à créer un climat positif et à rétablir la confiance entre les parties". La diplomatie américaine n'a pas abandonné l'espoir de relancer à l'avenir le processus de dialogue direct entre Israël et les Palestiniens. Le dernier cycle de neuf mois, sous les auspices du secrétaire d'Etat John Kerry, a capoté fin avril.

Source RTL