jeudi 30 janvier 2014

Le détenteur allemand du « trésor nazi » négocie avec des héritiers


L'octogénaire allemand chez qui a été retrouvé quantité d'œuvres d'art probablement en partie volées à des juifs sous le nazisme, négocie une éventuelle restitution avec des héritiers de familles spoliées, affirme le quotidien allemand Die Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), citant l'avocat de Cornelius Gurlitt. Il y a quelques jours, ce dernier avait fait savoir qu'il était prêt à « regarder » ce que demandaient les anciens propriétaires et souhaitait « une solution juste et équitable ». 



Christopher Marinello, qui représente les héritiers du marchand d'art français Paul Rosenberg, atempéré les informations de la FAZ : « Il serait prématuré de déclarer que nous sommes en train de négocier une solution, alors que j'attends des réponses à plusieurs questions posées au procureur » chargé du cas de M. Gurlitt. Néanmoins, « M. Hartung (l'avocat) est venu me voir à Londres, a admis M. Marinello.
« La famille Rosenberg reste déterminée à ce que le tableau de Matisse [la Femme assise, qui se trouve parmi les œuvres retrouvées chez M. Gurlitt] et d'autres œuvres volées soient restituées sans délai », continue-t-il. Il ajoute attendre « que les autorités allemandes facilitent cette restitution ».
En novembre, dans une interview à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Cornelius Gurlitt s'était dit décidé à se battre pour garder « ses » toiles. « Volontairement, je ne rendrai rien, non, non », avait déclaré l'octogénaire. Ces derniers jours, l'avocat de l'intéressé a déclaré que cette citation était « certainement fausse et mal rapportée ».
Selon lui, son client avait certainement voulu avant tout récupérer les quelque 300 œuvres (sur les 1 406 retrouvées chez lui, à Munich) lui appartenant de plein droit. Parmi elles, des toiles de son aïeul, Louis Gurlitt, peintre paysager. En novembre fut révélé que 1 406 œuvres d'art, dont des toiles de maître, avaient été retrouvées dans l'appartement de Cornelius Gurlitt à Munich en 2012.
Fils d'un marchand d'art considéré comme juif par les nazis mais chargé par le Troisième Reich de vendre des œuvres d'art à l'étranger, Cornelius Gurlitt est soupçonné de fraude fiscale et recel. Il a été laissé en liberté et fait l'objet d'une enquête judiciaire.


Source Le Monde