dimanche 29 décembre 2013

Lapid : Sondage Catastrophe pour le Ministre des Finances


Alors que les indicateurs économiques sont bons (chômage, infation, dette extérieure…), le Ministre des finances israélien fait face a des sondages qui le créditent d’un taux de satisfaction de 25% uniquement. Au moment des dernières élections Lapid était considéré comme le nouveau miracle de la politique israélienne. Ne connaissant (presque) rien à son domaine ministériel (ex-journaliste très généraliste) il a été piégé par Netanyahou qui lui avait un poste ministériel qui se révèle être une véritable trappe.


“Créer une économie basée sur l’innovation”: telle est la vision économique du ministre israélien des Finances qu’il a exposée au Forum de Césarée.
A l’occasion du “Forum de Césarée” organisé hier, et comme tous les ans, par l’Institut israélien pour la Démocratie, le ministre israélien des Finances Yaïr Lapid a exposé sa vision de l’économie israélienne. En sa qualité d’ex-journaliste, il n’a pas mâché ses mots : « En entrant au ministère des Finances, j’ai été surpris de constater qu’Israël n’a pas de stratégie économique » a-t-il déclaré d’emblée. Après plusieurs mois de travail acharné, Yaïr Lapid a dévoilé quelle sera sa stratégie pour les années à venir, n’hésitant pas, au passage, à égratigner la vision libérale du Premier ministre Netanyahou.

LES CLASSES MOYENNES D’ABORD

Yaïr Lapid résume sa stratégie en deux phrases qui sont aussi un programme économique. Que veut-on ? « Nous voulons que les Israéliens gagnent plus et que la qualité de leur vie s’améliore ». Comment y parvenir ? : « Nous allons créer une économie basée sur l’innovation ».
Le ministre des Finances précise sa vision sur le fonctionnement de l’économie israélienne : « l’innovation n’est pas un but en soi, c’est un moteur qui façonne une économie dont la classe moyenne en est le pivot : le système fiscal doit favoriser la catégorie d’Israéliens aux revenus moyens qui doivent être les premiers à bénéficier des succès d’une société novatrice ».
Pour Yaïr Lapid, l’économie israélienne a beaucoup à gagner de l’intégration sur le marché du travail de trois groupes d’Israéliens : les juifs orthodoxes, les femmes arabes et les seniors de plus de 50 ans qui commencent une seconde carrière. « Nous ne voulons pas qu’ils travaillent dans le secteur du nettoyage et de la surveillance, nous voulons les voir assis face à un écran d’ordinateur ».

TEL AVIV VS SAINT-TROPEZ

« Je ne suis pas socialiste » déclare-t-il d’emblée, comme pour lever toute ambiguïté. En revanche, Lapid précise que « le Reaganisme, idéologie selon laquelle il faut permettre aux plus riches de gagner de l’argent sans entrave afin que la richesse créée profite aussi aux pauvres, ne marche pas ; cela a échoué aux Etats-Unis, en Angleterre et aussi en Israël ».
Concrètement, Yaïr Lapid indique que les allègements fiscaux ne doivent pas bénéficier seulement aux plus riches, mais aussi aux classes moyennes qui « ne dépensent pas leur argent à Saint-Tropez ou à Acapulco ». Dans la suite de son discours, il a quand même indiqué qu’il faut « continuer à accorder des allégements fiscaux pour attirer en Israël des sociétés comme Intel, Cisco et Google, puisque cela nous permet de devenir plus novateurs ».

JÉRUSALEM VS BERLIN

Yaïr Lapid a fait aussi allusion à la fuite des cerveaux et aux Israéliens qui préfèrent quitter leur pays pour chercher une vie meilleure outremer : « Quand les jeunes israéliens sauront que le pays les aime et les considère comme sa principale richesse, ils n’iront plus s’installer à Berlin ».
Pour justifier sa démonstration, Lapid précise qu’au cours des dix dernières années, l’économie israélienne a connu une croissance de 26,8% alors que, dans le même temps, le salaire réel a augmenté de seulement 2,1%. « Autrement dit, ceux qui ont augmenté la richesse du pays de 26%, n’ont gagné que 2% : ils ont transformé l’économie israélienne en un succès, ils l’ont placé en tête des pays développés mais ils n’ont rien gagné » a-t-il conclu.

Source Israel Valley