dimanche 24 novembre 2013

Interview : Charles Aznavour à Tel-Aviv


Le chanteur, compositeur, interprète, acteur et même diplomate, Charles Aznavour,  âgé de 89 ans et  infatigable, donnera son premier concert en Israël, au Nokia de Tel Aviv ce soir le 23 Novembre. Il a annoncé ce concert comme un concert pour la paix et a rappelé lors de sa conférence de presse d’hier, qu’il fut un des premiers chanteurs au monde à venir chanter en Israël, dans un cabaret, lors de l’indépendance en 1948.


Charles Aznavour est le représentant permanent de l’Arménie à l’ONU,  il est ambassadeur honoraire de France en Arménie, et ambassadeur d’Arménie en Suisse, où il réside, pas loin de Lausanne. Charles Aznavour est un amoureux des mots, des livres, mais Aznavour en chiffres, c’est plus de 300 albums, 1000 chansons, 100 000 000 de disques vendus et presque 90 ans ! Sa carrière a débuté dans les années 40 et il n’a cessé depuis d’enchaîner des succès dont certains sont  chantés en hébreu.
Le chanteur a donc eu la gentillesse de répondre à quelques unes de nos question lors de la conférence de presse d’hier a Tel-Aviv.
 


A la question, pourquoi n’êtes vous pas venu plus tôt, il a juste répondu qu’il était ravi d’être ici mais n’aime pas forcer les choses et c’est parce qu’un producteur lui a ouvert la porte qu’il est venu.

Question : Vous êtes le chanteur français le plus populaire auprès des israéliens, est-ce la même chose dans d’autres pays du monde ?
Charles Aznavour : C’est prétentieux de dire oui mais je dois dire la vérité, oui, c’est la même chose au Canada, en Amérique, dans les pays arabes etc..

Question : Comment l’expliquez-vous ?
Charles Aznavour: Je ne suis pas différent de mon public, je suis disponible, je ne suis pas une star!

Question : Vous avez déclarez : C’est un concert pour la paix, comment cela se traduira t-il samedi soir au Nokia Arena ?
Charles Aznavour: Au départ, je voulais chanter en Palestine, mais cela n’a pas pu se faire, s’ils ne veulent pas je ne vais pas les forcer.

Question : Quels message souhaitez-vous envoyer au public israelien juste avant ce concert à Tel-Aviv
Charles Aznavour: Aucun, je n’envoie pas de message comme je ne donne jamais de conseils, je reste à ma place, si je viens c’est que je veux et j’ai envie de venir et c’est tout.

Question : Vous êtes très sensible à la cause arménienne bien-sûr, pourquoi selon vous l’Etat d’Israël n’a jamais reconnu officiellement le génocide arménien ?
Charles Aznavour : Je vous avoue que cela m’a toujours un peu chagriné mais je crois que le mot « génocide » gène les israéliens, alors je le dit officiellement si le mot vous gène, trouvez un autre mot. Ma femme est protestante, je suis chrétien, mon petit fils est juif, ma petite fille est musulmane, qu’est-ce qui nous manque ? Je suis du parti de la tolérance, ma famille c’est la famille Benetton!

Question :  Qu’est-ce qui est le plus important pour vous dans la vie?
Charles Aznavour : C’est vivre, je sais bien que nous sommes tous voués à mourir mais, avant, le plus important c’est d’aimer la vie et c’est d’ailleurs une des choses qu’ont les juifs et les arméniens en commun, ils aiment la vie plus que tout, sinon, ils ne seraient plus là, ni les uns ni les autres.

Question : Qu’est-ce qui a changé dans votre relation avec le public par rapport à vos débuts?
Charles Aznavour : J’ai aujourd’hui une relation intime avec le public, je lui dit tout, que j’ai mal au dos, que j’ai mal aux dents, j’arrive maintenant  à créer une relation de proximité avec mon public, j’en étais incapable à mes débuts, je chantais mes chansons et je quittais la scène.

Questions : Qu’allez vous chanter samedi soir, quel répertoire ?
Charles Aznavour : Je vais essayer de me souvenir de certaines chansons, mais vous savez j’ai toujours mon carnet avec moi car même la chanson « Non je n’ai rien oublié » je ne m’en souviens pas toujours, plus sérieusement, avant un concert,  je ne suis jamais tout à fait sur de ce que je vais chanter.

Source Tel-Avivre