mercredi 28 août 2013

Québec : La Kippa interdite dans les institutions publiques ?



La province du Québec, au Canada, envisage d’interdire tout signe extérieur de religion dans les institutions publiques. Ce projet de loi suscite une certaine émotion dans les cercles religieux.  De quoi s’agit-il exactement ? Le gouvernement du Québec, dont la Première ministre est Pauline Marois, souhaiterait marquer davantage la « séparation entre l’Eglise et l’Etat », selon la formule consacrée. Pour cela, il serait question de modifier la charte des droits et des libertés de la Province. Cela signifierait que les personnes pratiquant une religion donnée ne seraient plus autorisées à montrer ouvertement leur appartenance dans leurs activités professionnelles, si celles-ci sont exercées dans les ministères, les écoles publiques, les jardins d’enfants, les hôpitaux et les dispensaires.


Comme conséquence directe de cette loi, si elle est adoptée : les Juifs religieux ne pourraient plus porter la kippa ni un Maguen David autour du cou sur leur lieu de travail, les Chrétiens n’auraient plus l’autorisation d’arborer une croix en pendentif, les femmes musulmanes ne pourraient plus se couvrir le visage d’un voile intégral et les Sikhs n’auraient plus le droit de se coiffer de leur turban traditionnel.
Ces mesures, si elles sont appliquées, pourraient choquer. Mais il faut quand même les considérer sans trop crier au scandale. A l’heure actuelle, nombreux sont ceux, notamment en France, qui préfèrent retirer leur kippa avant de franchir la porte de leur bureau, même s’ils sont des Juifs très pratiquants, pour ne créer aucune confusion. C’est un principe qu’un grand nombre respectent, sans se sentir brimés pour autant.
Dans le cas précis du Québec, on apprend déjà, alors que la loi n’a pas encore été votée, que des dérogations provisoires ont été accordées à des institutions comme par exemple l’hôpital juif de Montréal et un certain nombre d’établissements scolaires.
Toutefois, cette initiative suscite de nombreuses réactions indignées. Ses opposants ne comprennent pas qu’un gouvernement puisse ainsi sortir de sa neutralité religieuse pour limiter la liberté de culte.
Les dirigeants de la communauté juive, qui  suivent le projet avec une certaine appréhension, ont tenu à rencontrer le ministre des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Bernard Drainville. Au cours de l’entretien, le chef de la délégation, Eric Maldoff, s’est exprimé contre cette nouvelle charte, estimant que le gouvernement risquait « d’aller trop loin ».

Source Chiourim