jeudi 25 juillet 2013

La Turquie tente d'acheter des armes sophistiquées à Israël



La nouvelle est tombée auprès de l’Autorité israélienne chargée de délivrer les autorisations export d’armes : de plus en plus de firmes Turques désirent acheter des armes israéliennes très sophistiquées. Le personnel du Ministère de la défense israélien est très partagé sur les décisions à prendre.

L’exportation de produits israéliens vers la Turquie croit à une vitesse qui étonne le monde économique israélien. Les chiffres montrent que la croissance des ventes (+44%) d’Israël vers ce pays est bien réelle.
Selon l’Institut israélien d’Exportation et de Coopération internationale, quelque 900 grandes sociétés israéliennes sont actuellement implantées en Turquie, principalement dans la chimie, l’industrie pharmaceutique, les fournitures médicales, les logiciels et les communications, sans oublier bien sûr les divers prestataires dans le domaine de la défense. Parmi ces sociétés, on trouve les plus grands groupes israéliens, comme Elbit Systems, Israel Chemicals, Israel Aerospace Industries (IAI), Netafim Crop et Israel Oil Refineries.

Il y a deux ans environ la situation était bien mauvaise:

La Turquie gèle ses accords commerciaux avec Israël: le Premier ministre turc vient d’affirmer son intention d’interrompre les relations commerciales, militaires et industrielles, avec Israël. Un peu plus tard, le gouvernement turc précisait que la suspension des échanges économiques ne concernerait que le secteur public d’Israël, et non pas le secteur privé.
Quoi qu’il en soit, si le marché turc vient à se fermer devant les marchandises israéliennes, ce serait un coup dur porté à l’industrie: la Turquie est le 9e client d’Israël et son 10e fournisseur. Avec un volume d’échanges de $ 3,1 milliards en 2010, la Turquie constitue un partenaire commercial de la plus haute importance pour de nombreuses entreprises israéliennes. La perte de débouchés serait d’autant plus significative que, depuis le début de 2011, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a fait un bond de 23% par rapport à la même période de l’an passé.

Fin d’un commerce florissant ?
De janvier à juillet 2011, Israël a exporté vers la Turquie pour 1,1 milliard de dollars de marchandises, soit 37% de mieux que durant la même période de 2010. Pour le seul mois de juillet 2011, Israël a vendu aux Turcs pour 156 millions de dollars, soit 22% de mieux qu’en juillet 2010. Désormais, la Turquie est le 9e client d’Israël: le marché turc absorbe de grandes quantités de produits chimiques, ainsi que des métaux, plastique, papier et meubles.
A voir les chiffres de plus près, il apparaît que les Turcs aussi seront de grands perdants de la rupture des échanges commerciaux: de janvier à juillet 2011, la Turquie a vendu à Israël pour 1,3 milliard de dollars de marchandises, soit 20% de mieux que durant la même période de 2010. Pour le seul mois de juillet 2011, Israël a acheté aux Turcs pour 196 millions de dollars, 45% de mieux qu’en juillet 2010. Depuis le début de 2011, la Turquie vient au 10e rang des fournisseurs d’Israël.
L’automobile est, pour Israël, un des principaux produits d’importation de la Turquie: de janvier à août 2011, les Israéliens ont acheté plus de 16.000 véhicules fabriqués en Turquie pour un montant global de 500 millions de dollars, soit 10% du marché israélien de l’automobile. Israël s’approvisionne auprès des grands constructeurs turcs pour les véhicules particuliers (comme Toyota, Hyundai et Honda) et pour les utilitaires (comme Ford, Mercedes Benz et Iveco) qui y possèdent des unités d’assemblage. Pour les importateurs israéliens de véhicules, la perte de leur fournisseurs turcs entrainerait un grave manque-a-gagner et se traduirait par un baisse significative de leurs activités.

Inquiétudes du gouverneur
Dans les milieux économiques à Jérusalem, l’annonce de la rupture totale des liens commerciaux entre les deux pays a été accueillie avec surprise et incrédulité. La décision de la Turquie de suspendre les échanges contredit plusieurs traités internationaux – comme ceux de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – que la Turquie a approuvés et qui interdisent de telles mesures.
Il y a quelques jours déjà, Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque d’Israël, avait lancé une mise en garde contre une crise politique ouverte avec la Turquie: « la Turquie est un partenaire commercial important pour Israël et toute atteinte au commerce bilatéral aurait de graves retombées pour l’économie israélienne », avait-il déclaré. Selon le S. Fischer, « la Turquie est en train devenir un acteur prépondérant dans les échanges régionaux, aussi bien vis-à-vis des pays asiatiques, qu’européens et moyen-orientaux ».
 « Dorénavant, a-t-il renchéri, la Turquie est l’économie la plus forte de la région avec un PIB annuel de 700 milliards de dollars par an, et elle est en passe de devenir une puissance économique à l’échelle mondiale ». A bon entendeur…
Source Israel Valley