lundi 29 avril 2013

Une dizaine de familles gère l’économie israélienne, en toute transparence



Une dizaine de familles gère l’économie israélienne, en toute transparence. Trois gros distributeurs se partagent 60% de la grande distribution avec Supersol qui contrôle à lui seul 40% du marché, imposant ainsi les prix des denrées et les bas salaires de son personnel. Cette pénétration n’a nul équivalent dans les pays occidentaux.

Le premier distributeur français sous l’enseigne des Centres Leclerc détient 17% du marché hexagonal, tandis que Wal-Mart contrôle 20% de la distribution au U.S.A et Tesco 25% au Royaume-Uni.
Les groupes ne se contentent pas d’une activité unique mais ils se diversifient dans tous les domaines. Le groupe Dankner, qui a conclu en 2010, un accord d’investissement avec deux nouveaux associés du Qatar et d’Arabie Saoudite, vient de prendre une participation dans Carrefour. Mais il contrôle d’autres groupes économiques dans le bâtiment, Azorim, dans les assurances, Clal, et dans les télécommunications, Cellcom.
Il n’existe pas en France de situation qui verrait une seule entité avoir mainmise à la fois sur les hypermarchés Carrefour, Leclerc et Intermarché, les groupes Bouygues, Axa et l’opérateur SFR. Les revenus de ce groupe se comptent en milliards de dollars sans que la classe moyenne israélienne n’ait profité de cette manne.
Deux banques possèdent le monopole de la stratégie bancaire dans un pays où les petites entités financières font pâle figure. Le groupe Arisson contrôle la première banque israélienne, Bank Hapoalim, avec 40% du marché bancaire laissant la deuxième banque, Bank Leumi, loin derrière, avec 20%. Par comparaison, les groupes BNP-Paribas et Société Générale détiennent à peine 32% du marché en France.
Ce monopole bancaire explique d’ailleurs le taux élevé des prélèvements appliqués pour chaque opération banale. Les utilisateurs se plaignent en permanence de la ponction anormale qu’ils subissent sur leurs comptes. La compétition est totalement étouffée alors que la croissance des profits augmente tous les ans et que les guichetiers de banque, souvent au niveau bac+3, reçoivent un salaire mensuel brut de 820 euros, loin de la moyenne théorique mathématique des salaires évaluée à 1.600 euros.
L’industriel Haim Saban contrôle la téléphonie Bezeq, l’opérateur mobile Pelephone, et le réseau de télévision YES. Le marché de l’essence est partagé entre Delek contrôlé par Itzhak Tshouva, Sonol par les frères Borovich, et Dor-Alon par David Wiessman.
Trois groupes conduits par ce même Itzhak Tshouva contrôlent dès à présent, avec 67%, l’immense gisement de gaz découvert en mer Méditerranée sur le rivage de la ville de Haïfa, appelé Léviathan, qui contiendrait la ressource naturelle de gaz la plus importante du globe.
Dix familles détiennent ainsi le pouvoir économique en Israël. La première avec 5,2 milliards d’euros de patrimoine et la dixième avec 1,10 milliards d’euros. Aucune d’entre elles n’a choisi d’entrer en politique pour participer aux décisions de l’Etat mais, tacitement, le pouvoir politique leur appartient déjà. Fidèle à son option économique ultra-libérale, le gouvernement a une marge de manœuvres très étroite à moins de légiférer pour imposer des décisions favorables aux salariés avec une hausse du salaire minimum ou, comme en France, l’application d’une forme de participation.


Source Israel Valley