mercredi 20 février 2013

Après des décennies de stagnation, la demande à Arad renaît



Dans la Bible du roi Jacques on parle du « désert de Judée ». Mais les apparences peuvent être trompeuses, et vivre dans une ville désertique – au moins dans les temps modernes où l’eau potable circule via tout un système de canalisations – peut être très agréable, surtout si elle est située à haute altitude où le climat est frais et sec. Très approprié pour les personnes souffrant d’affections respiratoires comme l’asthme.

En Israël, l’une de ces villes dans le désert montagneux est Arad. Elle est située à la frontière géologique de deux régions désertiques – la Judée et le Néguev. Localisée à 25 kilomètres de la mer Morte, Arad a une altitude moyenne de 500 mètres. Les complexes touristiques et industriels de la mer Morte sont les principaux fournisseurs d’emploi pour les résidents d’Arad, ce qui a une incidence importante sur la scène immobilière de la ville.
Arad doit son nom à la cité cananéenne de Tel Arad, située à environ huit kilomètres à l’ouest de l’Arad moderne. La Bible la décrit comme un bastion dans lequel le roi cananéen empêchait les Israélites de se répandre au-delà du sud du Néguev vers les collines de Judée.
Plus tard, à l’époque du Premier Temple, le lieu est devenu un bastion israélite avec un temple qui ressemble de près à celui de Jérusalem. La première tentative contemporaine d’établissement dans la région remonte à 1921. Les autorités mandataires britanniques avaient alors donné des terres à des fins agricoles à un groupe de vétérans de la Légion juive, une unité de l’armée britannique qui avait participé à la Première guerre mondiale.
La tentative sera de courte durée. Elle ne subsista que quatre mois. Les vétérans n’étant pas parvenus à trouver de l’eau pour irriguer leurs cultures.

Une histoire en dents de scie
L’Arad moderne doit son existence à la compagnie pétrolière Nefta, qui, après avoir découvert du pétrole en quantité commercialisable, a construit un camp de travail temporaire en bois. Et le gouvernement de rentrer en scène avec la nomination d’un comité spécial chargé d’examiner les moyens de peupler le nord-est du Néguev. Le plan final envisageait une ville moderne de 20 000 personnes, avec une architecture qui ne négligeait pas le climat et la topographie.
Des complexes de bâtiments avec cours intérieures qui protégeaient les habitants du sable et du vent, et des zones résidentielles à forte densité ont été planifiées pour raccourcir les distances.
La véritable ville, cependant, a été officiellement fondée en 1962 par un groupe de jeunes Israéliens, la plupart d’entre eux étaient des anciens membres de kibboutzim et de moshavim. La cérémonie d’inauguration a été présentée par le Premier ministre David Ben Gourion, très favorable au développement du Néguev.
Au moment de son officialisation, il y a 50 ans, tous avaient de grands espoirs quant au développement futur d’Arad, notamment les tenants du tourisme. Des hôtels ont été construits, et les patients atteints de maladies respiratoires ont été encouragés à s’y installer.
Tout semblait aller au mieux. Mais les années 1980 sont signe de disgrâce. Les hôtels ferment, la population diminue, et Arad devient un enfant à problèmes. Fin 2012, sa population plafonne à quelque 24 000 personnes, soit approximativement le même nombre que 10 ans auparavant.
Aujourd’hui, les choses semblent changer. L’administration municipale actuelle est beaucoup plus énergique. Mais ce qui fait vraiment la différence, c’est le vaste complexe de camps d’entraînement militaires qui vont être construits dans le nord du Néguev.
La municipalité a dessiné des plans pour faire d’Arad une option résidentielle intéressante pour le grand nombre d’officiers de métier de Tsahal. Les développeurs se lancent également à l’eau, de sorte que de nouveaux immeubles d’habitation de haute qualité sont en construction, d’autres sont planifiés.
Le gouvernement encourage également cette tendance.
Mars dernier, le Comité ministériel sur le développement du Néguev et de la Galilée a approuvé un plan de déménagement des Archives d’Etat de Jérusalem à Arad et prévoit notamment de subventionner le coût de l’aménagement du territoire pour les militaires de réserve et de carrière.
Le tout s’opère dans le cadre de la relocalisation des bases d’entraînement de l’armée israélienne dans le nord du Néguev. En outre, dans ce contexte, une subvention mensuelle de 1 000 shekels pendant deux ans sera versée aux familles de militaires qui s’installent à Arad.

La municipalité prend aussi son bénéfice
« Nous voulons aider les nouveaux arrivants à s’intégrer dans la ville », explique Tali Ploskov, le maire d’Arad. « Dès que quelqu’un s’installe à Arad, il est immédiatement contacté par un membre de notre bureau qui va l’assister dans son installation. C’est vrai pour les nouveaux immigrants et les Israéliens de souche qui ont décidé d’élire domicile à Arad. » Sami Knafo de l’agence immobilière Anglo-Saxon, a déclaré : « Le plan de déplacement des bases d’entraînement de l’armée dans notre partie du pays a rajeuni le marché de l’immobilier dans la ville. Après 20 ans, les promoteurs sont à nouveau amenés à s’intéresser à Arad. » « Les investissements pour le logement sont de plus en plus importants, car il y a une forte demande pour les locations de la part de ceux qui travaillent dans les hôtels de la mer Morte.
Et les développeurs pensent que les prix vont augmenter une fois que les nouvelles bases seront opérationnelles. » Arad est divisé en quatre parties. Des maisons familiales ont été construites par les grands constructeurs – 200 mètres carrés de maisons unifamiliales sur des parcelles de plus de 500 m2. Elles sont vendues actuellement à 1,1 million de shekels voire à 1,3 million. En fonction de la taille de la parcelle, de la maison et de son état.
Ensuite, on trouve des immeubles de béton gris, construits dans les années 1960 et au début des années 1970. Il s’agit de deux, trois et quatre pièces de 50 à 75 m2. Ils rapportent actuellement 250 000 à 300 000 shekels.
Les immeubles construits dans les années 1990 pour les quelque 6 000 immigrants de l’ex-URSS sont souvent des cinq pièces de 120 à 130 m2 qui s’acquièrent pour 750 000 à 850 000 shekels.
Le quartier appelé Raananim, au sommet d’une falaise face au bassin de la mer Morte est un « bnei beitekha », où l’Autorité des terres d’Israël met aux enchères des parcelles de 500 à 800 m2 pour que les familles construisent leurs propres maisons. Ces parcelles coûtent actuellement de 350 000 à 400 000 shekels, tandis que les maisons déjà construites peuvent atteindre 1,3 million de shekels, si ce n’est plus.

Source JerusalemPost