jeudi 27 décembre 2012

Pour qui les « colons » vont-ils bien pouvoir voter ?



Sans transition. Une minute, l’aviation israélienne déchargeait des bombes 24h/24 contre des cibles du Hamas dans la bande de Gaza, dans le cadre de l’opération Pilier de défense, et l’instant d’après un cessez-le-feu était négocié, l’opération terrestre avortée, et le pays replongeait de plus belle dans la campagne électorale.

Avec les élections du 22 janvier qui approchent et la médisance qui bat déjà son plein, il est temps que les habitants de Judée-Samarie fassent un pas en arrière et se demandent pour de bon quel parti représente le mieux leurs intérêts.

Avant toute objection de votre part : nous, les « colons », ne devons pas seulement choisir le meilleur candidat pour la Judée- Samarie, mais le meilleur pour Israël, dans son entité. Laissezmoi essayer de clarifier mes pensées : je parle en particulier de la sécurité, occultant un instant tous les autres problèmes internes.

A la lumière des conséquences désastreuses du retrait de Gaza en 2005, ressenties le mois dernier, quand les Telaviviens se sont précipités aux abris pour échapper aux roquettes, ou encore lorsque le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, notre soi-disant partenaire de paix, crachait un flot de diffamation contre Israël depuis le podium de l’Assemblée générale des Nations unies, ou enfin quand le Fatah n’a de cesse de dorloter le Hamas au lieu de le démanteler (n’avons-nous pas donné des armes au Fatah, et laissé ses membres suivre un entraînement militaire made in USA pour qu’ils combattent les terroristes du Hamas ?), ce qui est mieux pour la Judée-Samarie, c’est ce qui est mieux pour tout le pays.



Les partis hors-concours 

Alors, question relativement facile pour nous «colons» : quels partis n’ont aucune chance d’obtenir nos voix ? Tous ceux qui prônent ouvertement le démantèlement des communautés de Judée- Samarie, ou même qui prononcent la simple élocution « concessions douloureuses ». En d’autres termes, bye-bye Meretz, les Travaillistes, Livni, Yesh Atid, et tous les autres partis marqués centre-gauche ou gauche, en référence à leurs positions sur le processus de paix.

Et laissons de côté les partis ultraorthodoxes pour l’instant, même si je suis convaincu que les segments de notre population qui habitent dans des endroits comme Betar- Illit ou Modiin Illit, et décident d’exercer leur droit de vote, font partie de leur circonscription.

Ce qui nous laisse essentiellement avec le Likoud-Beiteinou, Habayit Hayehoudi de Naftali Bennett, ou peut-être le tout nouveau Otzma Leisraël, dirigé par le député Arieh Eldad, même si d’après le sondage du Jerusalem Post, publié la semaine dernière, ce dernier ne devrait pas franchir le seuil électoral des deux pour cent.

Ceux dotés d’une bonne mémoire à long terme me diront sûrement « stop » et ajouteront le Likoud à la liste des partis qui ne devraient même pas être pris en considération. D’abord, parce que le Premier ministre Binyamin Netanyahou, dans son discours de politique étrangère à l’université Bar-Ilan en 2009, a ouvertement appelé à la création d’un « Etat palestinien démilitarisé côte-à-côte avec l’Etat juif ».

Et le Likoud était aussi à la barre pendant les évacuations du Goush Katif, du Sinaï, et plus récemment, de cinq immeubles dans le quartier d’Oulpana de Beit-El, ainsi que celui de l’implantation de Migron, dans la région de Binyamin, forte de 50 familles. Puis Netanyahou et son cabinet n’ont-ils pas mis en place un gel de la construction dans toute la Judée-Samarie pendant dix mois, fin 2009, en geste de relance des pourparlers ? 

Le plan de Habayit Hayehoudi


Mais voici deux contre-arguments.
Numéro un, puisque le Likoud devrait remporter la plupart des sièges à la Knesset, beaucoup rationnalisent, arguant qu’il est logique d’accorder au grand parti de tendance nationaliste autant de voix que possible, donnant ainsi du poids à leur vote, tout en empêchant un improbable, mais toujours possible, retour en force du centre-gauche.

En outre, certains soutiennent que la meilleure façon de renforcer les implantations de Judée-Samarie est de voter Likoud-Beiteinou et de soutenir les députés du parti qui feront pression sur leurs dirigeants pour ne pas capituler devant les exigences des Palestiniens et de la communauté internationale sur les questions de construction et de transfert de terres.

D’autre part, vu que de nombreux habitants de la Judée-Samarie se sentent trahis par les différentes politiques pratiquées par le Likoud, et notamment la mention même des mots « Etat palestinien » qui retourne de nombreux estomacs, Habayit Hayehoudi est devenu la principale alternative.

Selon une vidéo très créative publiée par le parti via YouTube sur ses positions stratégiques, étant donné que l’accord de paix ne sera jamais signé avec les Palestiniens, l’alternative est pour Israël d’annexer l’ensemble de la zone C, où il existe déjà une forte majorité juive, et de donner aux Palestiniens l’autonomie dans les zones A et B.

Les Arabes vivant dans la zone C tout comme ceux résidant à Jérusalem, verront offrir l’option de la citoyenneté, tandis que les frontières d’Israël seront militairement renforcées dans la vallée du Jourdain et autour de la bande de Gaza, pour empêcher toute attaque terroriste et tentatives d’immigration de prétendus « réfugiés arabes ».



La sécurité avant tout


Alors que beaucoup voient ce programme comme une alternative envisageable à la politique du Likoud, d’autres estimeront sûrement qu’il n’est pas suffisant.

Par conséquent, Otzma Leisraël pourrait bien gagner encore plus de votes. Selon son site, le parti demande à Israël d’appliquer pleinement le droit civil dans «tous les domaines du pays, du Jourdain à la Méditerranée...

d’annuler les accords d’Oslo...

et de démanteler la ‘sécurité’ de l’armée de terroristes – autrement dit, la police de l’OLP.» Bien que ces positions s’accordent sûrement avec l’idéologie de nombreux résidents, il semble pour l’instant que la formation d’un nouveau parti soit une erreur politique. Là encore, nous sommes en Israël et en un mois, tout peut arriver, qui pourrait propulser le parti au-delà des deux pour cent.

Et comme l’histoire des élections nous l’a enseigné depuis la fondation de l’Etat, si vous ne réussissez pas du premier coup, essayez, et essayez encore.

Sans soutenir personnellement tel ou tel parti, mon plus grand espoir est qu’une fois la poussière retombée après les élections, les habitants de Judée-Samarie, ainsi que tous les Israéliens, soient en sécurité, puisque c’est-là notre droit, peu importe qui gouverne le navire.
 L’auteur est spécialiste des médias, journaliste indépendant et animateurde Reality Bytes Radio sur www.israelinternationalradio.com


Source JerusalemPost