dimanche 30 décembre 2012

Les Rothschild s’exposent à la bibliothèque Nationale de France



L’exposition s’ouvre sur le vaste arbre généalogique de la famille Rothschild, et sur la destinée de l’un de ses plus célèbres héritiers. Mayer Amschel Rothschild (1744 -1812), fondateur de la dynastie, se situe au sommet de l’arbre. Puis viennent ses cinq fils et ses cinq filles. Banquier à Francfort, Mayer Amschel construit avec ses fils un réseau familial d’affaires et de commerce ; Amschel reste à Francfort, Nathan part à Londres, Salomon à Vienne, Carl à Naples et James à Paris.

Anoblis par l’empereur d’Autriche François Ier en 1822, les cinq frères font figurer dans leur blason un bouclier rouge - « rote Schild » en allemand - au centre de l’écu et cinq flèches symboles de l’unité de la famille, tenue par une main ferme, sans doute celle du père.
Cette unité va au-delà de la symbolique puisque les différentes branches s’allient le plus souvent par des mariages entre cousins ; l’arbre inclut ainsi la huitième génération et atteste de l’importance et de la pérennité de cette famille emblématique depuis plus de deux siècles.

Histoire d’une famille et portrait de la haute finance éclairée du XIXe siècle

l’exposition place en son coeur la personnalité emblématique de James de Rothschild.


James de Rothschild

Riche de près de deux cents pièces, manuscrits, tableaux, photographies et documents d’archives, elle s’attache à évoquer autant le mode de vie, à travers les châteaux, œuvres d’art et grands crus, que les activités bancaires, les entreprises industrielles, le rôle de philanthrope et de mécène culturel de ce grand banquier qui, avec d’autres, a façonné l’Europe économique et financière.
Lorsqu’en 1812, James de Rothschild, l’un des cinq frères Rothschild de Francfort, arrive à Paris, il a 20 ans et son talent dans les affaires le désigne rapidement comme l’un des acteurs éminents du monde de la haute banque. Avec lui, des banquiers venus de toute l’Europe vont faire de Paris, une grande place de la finance en pleine effervescence, et participer à la révolution industrielle.


Ingres Baronne James de Rothschild

A travers James, c’est le portrait d’une dynastie qui est dressé

L’exposition présente la figure centrale de la famille, James de Rothschild, devenu une figure incontournable du XIXème siècle.
À travers le destin de la famille Rothschild, c’est l’histoire du premier XIXe siècle qui est évoquée, le passage d’une société aristocratique et rurale à une société bourgeoise et industrielle, du Premier Empire aux prémices de la République en passant par la Restauration, le règne de Louis Philippe et le Second Empire. Elle décline en contrepoint, un regard sur les frères Pereire grands entrepreneurs portugais, et les Camondo, autres grandes figures espagnoles du monde de la banque au XIXe siècle, tantôt alliés, tantôt rivaux.
Au fil de l’exposition nous apprenons que James de Rothschild s’investit dans les chemins de fer, en particulier la ligne Paris - Boulogne, la construction de la Gare du Nord et de toutes les gares qui ponctuent le trajet
Il devint le banquier de Louis XVIII et de Charles X, avant de devenir celui de Louis-Philippe et son homme de confiance.



Mais la famille Rothschild investit dans les mines, les fonderies et l’urbanisation de Paris. Esthète, elle anime une vie artistique très riche, creuse le sillon de la philanthropie en soutenant la recherche médicale avec la construction de l’hôpital Rothschild et de sénatoriums, des premiers logements sociaux Rue de Prague dans le 12ème arrondissement de Paris.et de la bienfaisance qui s’exerça d’ailleurs au-delà du monde juif. Grâce à leurs liens familiaux et leurs réseaux, ils essaiment leurs affaires dans différents pays.
Ainsi en est-il de la famille Rothschild, de Francfort à Londres, Vienne, Naples et Paris.



L’exposition montre également le mode de vie et de représentation de ces grands banquiers. Alors que les grands négociants fréquentent le cercle de la rue de Gramont. James de Rothschild se fera élire en 1829 au cercle de l'Union, le plus noble, le plus snob, et le plus rigoriste Quelques tableaux dévoilent ce qu’était ce monde brillant et raffiné, celui des réceptions et des dîners mondains au cours desquels James de Rothschild recevait de façon éclatante jusqu’à cinq fois par semaine, ses amis, les plus grandes figures des arts et des lettres : Rossini, Chopin, Berlioz, Delacroix, Ingres ou Balzac. dans les hôtels particuliers de la rue Laffitte à Paris et de Ferrières, décorés avec faste. et abritant une magnifique collection de toiles de maîtres
James inspirera plusieurs personnages de romans d'Honoré de Balzac, de Stendhal ou d'Emile Zola.
On y apprend que c’est dans leur hôtel particulier de la rue Laffitte, que le chef cuisinier Antonin-Marie Carême a inventé le soufflé «à la Rothschild», le saumon «à la Rothschild » et le filet de bœuf «à la Rothschild»
Certains prêts exceptionnels comme le célèbre tableau la Laitière, de Greuze, première œuvre achetée par James de Rothschild et désormais conservée au Louvre, ou comme des objets d’art, livres, illustrations, photographies et documents provenant des archives et des collections de la famille Rothschild, de la Bibliothèque nationale de France et de plusieurs grands musées et institutions françaises y sont également présentés.



Un voyage à la fois historique, généalogique et biographique, qui permet aussi une agréable découverte de la société bourgeoise parisienne du 19e  siècle.

Jusqu’au 10 février 2013 Richelieu / Galerie Mansart
5 rue Vivienne, 75002 Paris


Source Tribunejuive.info